Contester un emploi du temps injuste

Bonjour,

en fin d'année scolaire 2022-2023 j'ai fait l'objet d'une enquête administrative pendant un long arrêt maladie.

L'enquête n'a rien donné, a priori, contre moi et j'ai découvert qu'on avait menti, détourné et déformé des faits à mon sujet.

N'ayant eu aucun retour, j'ai pas fait de vague; d'autant plus que mon adjointe-gestionnaire d'alors qui m'avait le plus chargé a eu sa mutation.

Cependant à ma reprise en fin d'année j'ai été mis au placard (quasi littéralement: mon nouveau petit bureau sert à entreposer le papier et des archives), sans mission. Mes demandes par écrit sont restées lettre morte, et aux derniers jours l'adjointe-gestionnaire a daigné me fournir un dossier déjà bien en retard.

Là encore j'ai fait au mieux avec les moyens à disposition, je me disais que ça irait mieux à la rentrée 2023.

Hélas non: au placard, effacé de l'organigramme, ignoré lors de réunion ou méprisé. Bon, je m'en fiche, je reviens de loin et personne n'est irremplaçable.

Cependant mon chef d'établissement veut m'imposer comme horaire 8h 17h. Or le soir il faut que je récupère ma fille, y a des contraintes. 

Les années précédentes je commençais à 7h, et de 7h à 8h j'étais au calme pour tout un tas de tâches. 

J'ai présenté mes arguments rationnels (présence d'internes, d'enseignants et des parents qui appellent avant d'aller travailler; temps calme pour la compta bud; horaire de jour; d'autres agents sont là jusqu'à 18h, d'autres agents ont des arrangements pour s'occuper des enfants, etc.) Mais rien, j'ai une fin de non recevoir sans explication. Je ne sais pas, malgré ma demande, ce qui rend impossible de me faire commencer à 7h. Mon chef veut que je fasse 8h à 17h en présence d'un catégorie A. 

Il a refusé le médiateur académique, il a refusé mes propositions (que je pointe le matin pour qu'il contrôle ma présence) et mes gages de bonne volonté. 

Ces 4h représentent 1/10 de l'emploi du temps semaine, ça m'aide énormément, et ça n'affecte pas le service. 

Je compte faire un recours: je le vis comme du harcèlement et comme une injustice. En effet j'ai deux collègues qui ont bénéficié du télétravail pour s'occuper de leur enfant (d'un une est une contractuelle qui remplace la nouvelle adjointe-gestionnaire affectée cette année mais qui est en congé maternité), une autre qui ne travaille pas les mercredis et les "petites vacances" et qui bien que SAENES comme moi peut rester jusqu'à 18h voir plus, voir les mercredi après-midi quand elle décale une journée.

Alors je sais que le chef peut décider de l'emploi du temps, mais je trouve cet emploi du temps abusif, qui ne tient pas compte de mes contraintes alors qu'il y a une solution rationnelle qui tient compte du service et de ma vie personnelle, que d'autres ont des avantages que je n'ai pas (emploi du temps, arrangement de contrat). Et surtout je n'ai pas d'explication ou de justification pour les contraintes qui ne sont pas liées au fonctionnement du service. 

Auriez-vous des conseils pour un recours? Le bien être de ma femme et ma fille est une ligne rouge que je ne franchirai pas, du moins pas sans me battre. Le reste je peux supporter.

D'une part, établir un EDT sur la tranche 8H-17H (soit ce qui se pratique le plus couramment) n'a en soi rien d'abusif.
D'autre part, justifier votre demande de modification par "Or le soir il faut que je récupère ma fille, y a des contraintes" ne peut suffire: il faut que vous puissiez démontrer que l'obligation qui vous est faite de quitter le travail à 17H rend absolument impossible la récupération de votre enfant.

Un recours éventuel n'a donc à mon avis quasiment aucune chance d'aboutir.

C'est bien là mon problème. Ce qui me dérange c'est tout ce qu'il y a autour de l'absence de discussion: la mise au placard, aucune réponse à mes demandes d'outils informatique pour faire mon travail correctement, pas de clef pour accéder à mon bureau (je dois me faire ouvrir par des agents régionaux), le ghosting, les "mesures conservatoires" sans justification, les autres qui ont des aménagements correspondant à leurs contraintes mais pas moi, etc etc etc. 

En soi, si on en avait eu une discussion, une explication, et un traitement équitable des agents je veux bien. 

Pour ma fille cette année on se retrouve assez isolés, elle commence des concours de danse, mes parents s'occupent déjà des enfants de ma soeur (4 dont 2 en situation de handicap), et je sors d'un long arrêt où j'ai été à mi-traitement malgré ma reprise et ce mois d'août j'ai pas été payé du tout alors je suis dans le rouge niveau financier donc si en plus je dois creuser mon découvert pour payer quelqu'un pour l'amener à ses cours de danse... 

Là j'avoue je crois que je vais retourner en dépression.

Merci de m'avoir prévenu.

Bonjour

Vous êtes dans une situation compliquée. Je peux comprendre votre mal être mais en face vous avez des gens qui ont des responsabilités et des décisions à prendre. Dans votre cas, c'est peut-être injuste mais je crois que votre dépression et le fait que votre demande s'attache uniquement a un problème personnel ne vous aide pas. Je ne connais pas votre cas mais j ai eu affaire à une agent dépressive avec des jumeaux, qui m'a donné bien des soucis.

 J'entends qu'on soit submergé par un trop plein d 'émotion et des soucis personnels mais rien de ce que je demandais à cette personne n'était fait, ou mal fait. Je me considère comme quelqu'un d' ouvert et d'empathique, même trop. Pourtant la situation n' a fait que se tendre, j ai passé 3 ans à réparer ses bourdes et à faire son travail. Et du coup, je ne demandais plus rien. Dès que je disais un truc, c'était des pleurs, des comportements mutiques, de la colère ou des arrêts. Elle a même fait un courrier au chef d'établissement pour me reprocher  un fait qui s'était passé dans son autre établissement de rattachement pour des absences liés à ses enfants  ( une agence comptable  qui n'en pouvait plus non plus et qui avait fini par lui retirer ses missions). Je pense sincèrement que tout n'était pas de sa faute mais franchement je ne voudrais plus revivre cela ni professionnellement, ni personnellement.

Bonjour,

Pas tout le monde n'est bon manager ... et il y a aussi ceux qui sont témoins d'injustices ou harcèlement et qui ne disent rien car cela est plus facile pour eux.

Je ne connais pas ta situation précise mais comme dit plus haut, il faudrait que tu prouves que tu n'as absolument pas d'autres solutions pour ta fille...

Ensuite pour que la situation s’améliore, demande un entretien avec ton/tes chefs pour échanger sur les problèmes que tu rencontres, fais toi accompagné, alerte le rectorat (même si...).
Si pas d'amélioration et que le harcèlement moral est avéré,  peut être te tourner vers un avocat si tu as du temps, beaucoup d'argent et surtout la force pour supporter tout cela. Je connais un gestionnaire victime de harcèlement qui a été jusqu'au TA avec dossier béton etc... et bien oui il a fini par être reconnu comme victime.

Mais, en toute franchise, je pense que le plus simple serait de demander une mutation, et retravailler sereinement.

Bon courage!

Tout d'abord merci pour vos réponses.

Concernant mon travail l'enquête n'a rien retenu contre moi. En revanche le management de ma n+1 a été mise en cause, je ne sais pas pour mon n+2. J'avais déjà alerté sur l'organisation, la surcharge, les délais impossible, l'absence d'aide de mon adjointe-gestionnaire, les injonctions contradictoires. D'ailleurs en ce qui concerne mon travail celles qui ont repris mon poste viennent me demander conseil ou des infos.

Ma nouvelle n+1 est une contractuelle de passage qui ne veut pas s'en mêler. Mon n+2 est celui qui m'isole.

Pendant 5 ans j'ai travaillé à partir de 7h sans que cela pose problème, sans que ça nuise au service et j'ai eu d'excellentes évaluations. 

Je vais bien trouver comment ménager ma famille, c'est juste le prix à payer que je ne connais pas encore.

Concernant ton emploi du temps, tu ne pourras pas contester un emploi du temps puisqu’il est défini par ton chef de service.
En tant que chef de service je peux comprendre que quelqu’un qui vient tôt et part tôt est gênant, car on a besoin de monde durant les heures d’ouverture de l’établissement. 

Par contre ne pas avoir les clés de son bureau qui a été aménagé dans un local archives ne me paraît pas acceptable. Syndicats direct, et ducoup profites en pour mettre les horaires sur la table, desfois le fait d’être accompagné par un syndic peut intimider les n+++ (surtout si tu parles de harcèlement). 

En attendant : place de l’emploi public  bouge de là

Merci pour ton retour.

En effet ce qui ne va pas c'est les conditions dans lesquelles cet emploi du temps tombe et l'absence de dialogue. 

Je ferai un signalement, mais j'ai peur que ça affecte des collègues qui elles ont des arrangements (payée par le GIP mais fait les droits constatés, travail 4 jours et pas du tout pendant les petites vacances, "télétravail", horaires à la carte etc) 

Mon syndicat est assez pessimiste comme vous sur l'emploi du temps en lui-même; mais plus confiant sur le harcèlement ou tout du moins une forme de problème de management qui cause du tort à l'établissement.

Merci pour tout.

Il ne t'es plus permis de commencer à 7h car on ne te fait plus confiance .
La direction ne veut plus que tu travailles seul de 7 à 8 sans personne pour te surveiller.

Je pense que c'est bien ça, plus confiance. 

Sauf qu'aucun catégorie A ne me contrôle dans mon nouveau poste (hormis les contrôles de l'agence comptable) et que le nouvel emploi du temps prévoit des plages horaires où il n'y a que moi et quelques agents régionaux dans l'établissement. 

De fait l'enquète administrative n'a pas conclu à ma responsabilité et n'a recommandé aucune sanction.

Et le fait qu'il y ait plein d'arrangements à côté dont certains illégaux ou ne répondant pas au contrôle interne comptable ne m'aide pas à avaler la pillule. 

Seulement j'ai peur des conséquences pour des collègues que j'aime bien si j'allais plus loin dans les démarches. 

Merci d'avoir pris le temps de me répondre.

je ne suis pas sûr d'avoir tout compris de ta situation, en tout cas si tu as été longtemps en arrêt et que tu as été au cœur d'une enquête (et quelque soit le résultat du rapport finale), il est normal qu'un chef ne veuille plus que tu soi seul sur site le matin.

Pour ton enfant, il faut faire comme tous les salariés lambda : recruter une personne (baby sitter .... ) pour ce que tu as besoin qu'elle fasse