Gastounette a écrit:

Je me suis tenue à ce que j'avais dis: pas le temps, enquête débile, information du CE comme quoi je bloquais (peut toujours faire si très important), CE OK.

Mais durant cette fin d'année surchargée, combien l'ont quand même remplie, même mal? Combien trouvaient cela inutile et l'ont quand même fait? Et combien se sont décidés à bloquer cette ineptie?

Les réponses seront intéressantes car, à une époque où un certain Père Noël tente de nous motiver pour nous organiser et nous bouger, ces réponses peuvent faire office de test sur les actions que nous sommes près à entreprendre.

Et je crois que, si on n'arrive même pas à bloquer ce genre de co****ies que tous reconnaissent comme telles, on n'est pas prêts de parvenir à s'organiser pour le reste, ni de voir les choses bouger de notre fait.

Ben moi, Gastounette. Je l'ai fait en son temps, c'est à dire quand j'ai pu évacuer le plus important (enfin non, sinon ça attendrait encore...), pour calmer les inquiétudes de mon CE soucieux de garder l'illusion du "bon élève" auprès du Rectorat et de sauvegarder ainsi ce qu'il appelle l'"image" de l'établissement, et surtout, surtout, ça ne m'a pas pris trop de temps vu qu'il ne s'agit que de mettre un fichier informatique à jour des modifications structurelles affectant l'établissement, ce qui se fait plutôt vite.
Un dernier mot: faire entendre notre ressentiment (pour rester poli) en boycottant l'enquête EPI me fait doucement rigoler.

Par chez nous, les consultations de gestionnaires/AC de janvier au sujet de la refonte subite et brutale de la carte comptable (de 138 à 76 agences comptables) vont être significatives quant à une réaction commune de l'ensemble des collègues sur le sujet.

@ nethou

Je partage l'analyse à propos du Jurançon mais pas complètement celle à propos de l'image de l'établissement et du chef qui aurait l'illusion d'être ou de devoir être "bon élève."..

Ce serait plus simple si ce n'était qu'illusion, toujours et en tous cas.
C'est certes possible, mais sauf à être couillon, il s'en apercevra vite et agira ensuite en conséquence. Sauf à être naïf mais les naïfs ne font pas brillante carrière dans ce milieu là.

C'est un peu plus compliqué.
Le chef s'il est débutant dans son job ou débutant dans son académie n'a pas tous les repères d'un vieux briscard et toutes les relations ad hoc pour juger s'il peut se permettre ou pas de sortir du statut "bon élève" . :-)

Il en est des vieux chefs comme des vieux intendants, ils savent ce qui est indispensable de faire remonter chez les messieurs-dames planqués en rectorat aujourd'hui, demain à leur clones en CT qui les vaudront. Et ce qui ne l'est pas. Ce avec quoi on peut jouer et ce avec quoi il ne faut pas. Ce qui peut attendre, le temps de se faire respecter de rigolos à moquette qui demandent infos le lendemain pour la veille et qui oublient de faire en sorte qu'on puisse se connecter pour les leur transmettre, des amateurs en somme qui se la pètent avec leurs enquêtes sans lesquelles ils ne sont rien, et, pendant ce temps, ennuient les ceusses de terrain.

Ces CE et intendants vieille époque, revenus de presque tout, qui n'ont plus rien à prouver et qui, s'ils renoncent à carrière sont intouchables pour peu qu'ils soient à huit ans de leur retraite et qu'ils évitent de se faire lyncher par une confrérie de profs bien organisés, peuvent se permettre au contraire du débutant de lâcher du mou et de ne pas suivre toutes les lois et circulaires et injonctions à la lettre et à la minute, un doigt sur le clavier et l'autre sur la couture du pantalon, pour s'acheter la paix sociale en interne et faire suer un tantinet les huiles du dessus.
Des pratiques condamnables bien sûr, ;-)
Et parfois contradictoires avec la création d'une bonne image du bahut, mais image en interne. Pas celle, essentielle celle-là, vis à vis de la clientèle scolaire...
Mais l'image au rectorat est seulement affaire de rapport de force et de relations. Un rigolo sous chef de service ou même chef ne tiendra pas longtemps s'il se met à dos durablement des CE reconnus comme compétents et/ou influents . Mais un débutant CE, un nouvel arrivant en académie, pas au courant des us et coutumes, des rivalités rectorales ou entre chefs, un CE aguerri mais aux prises à de multiples difficultés internes et externes, avec plusieurs négociations en cours avec les services IA ou rectoraux, en plus de celles avec les CT, tous, ils ne s'amuseront pas à se griller pour des affaires de pure forme (dates de remontées d'infos gestionnaires ou comptables), sans objet connu politique, s'il se doivent de garder des munitions pour d'autres affaires et de fond celles là. Il leur faut choisir les combats et les interlocuteurs académiques, se réserver pour les gagnables et ils savent qu'ils ne les gagneront pas tous, et que si cela est, ils se devront de ne pas ridiculiser leurs interlocuteurs techniques avec qui ils auront encore affaires à traiter.
Et cela n'aura rien avoir avec une envie d'être "bon élève". Juste une analyse concrête des embûches et des pertes & profits attendus d'une manière d'agir.

Cher C-exact,
Il est manifeste que, d'expérience, vous connaissez bien les personnels de direction et leur pratique professionnelle. Ce qui vous amène régulièrement à apporter nuance et tempérament aux propos quelquefois virulents tenus ici sur cette corporation.
La formule du "bon élève" n'était donc peut-être pas la plus pertinente, s'agissant d'un chef expérimenté (ou en tous cas censé l'être), mais chez qui le confort personnel ou intellectuel passant avant tout, a fait de l'image et du paraître la pierre angulaire de son fonctionnement que ce soit vis à vis de sa hiérarchie comme de l'environnement de l'établissement, fallut-il pour cela ne pas hésiter à travestir quelque peu la réalité, omettre certaines choses voire mentir avec aplomb. Et comme vous le pointez justement, pour ce faire les bonnes relations, surtout officieuses, entretenues en Rectorat ou IA aident grandement à maintenir cette sorte de paravent derrière lequel la réalité du fonctionnement d'un établissement, y compris pédagogique, peut se révéler bien différente de l'image de "perfection" que l'on veut en donner.

néthou a écrit:

Cher C-exact,
Il est manifeste que, d'expérience, vous connaissez bien les personnels de direction et leur pratique professionnelle. Ce qui vous amène régulièrement à apporter nuance et tempérament aux propos quelquefois virulents tenus ici sur cette corporation.
La formule du "bon élève" n'était donc peut-être pas la plus pertinente, s'agissant d'un chef expérimenté (ou en tous cas censé l'être), mais chez qui le confort personnel ou intellectuel passant avant tout, a fait de l'image et du paraître la pierre angulaire de son fonctionnement que ce soit vis à vis de sa hiérarchie comme de l'environnement de l'établissement, fallut-il pour cela ne pas hésiter à travestir quelque peu la réalité, omettre certaines choses voire mentir avec aplomb. Et comme vous le pointez justement, pour ce faire les bonnes relations, surtout officieuses, entretenues en Rectorat ou IA aident grandement à maintenir cette sorte de paravent derrière lequel la réalité du fonctionnement d'un établissement, y compris pédagogique, peut se révéler bien différente de l'image de "perfection" que l'on veut en donner.

Bonjour Néthou,
Mais ma parole, on dirait que vous travaillez dans le même établissement que moi... c'est incroyable...

EPI, excellente fin d'année à vous (EPI c'est tout!)

@ néthou qui écrit aujourd’hui à 12 :02

Cher C-exact,

Il est manifeste que, d'expérience, vous connaissez bien les personnels de direction et leur pratique professionnelle. Ce qui vous amène régulièrement à apporter nuance et tempérament aux propos quelquefois virulents tenus ici sur cette corporation.
La formule du "bon élève" n'était donc peut-être pas la plus pertinente, s'agissant d'un chef expérimenté (ou en tous cas censé l'être), mais chez qui le confort personnel ou intellectuel passant avant tout, a fait de l'image et du paraître la pierre angulaire de son fonctionnement que ce soit vis à vis de sa hiérarchie comme de l'environnement de l'établissement, fallut-il pour cela ne pas hésiter à travestir quelque peu la réalité, omettre certaines choses voire mentir avec aplomb. Et comme vous le pointez justement, pour ce faire les bonnes relations, surtout officieuses, entretenues en Rectorat ou IA aident grandement à maintenir cette sorte de paravent derrière lequel la réalité du fonctionnement d'un établissement, y compris pédagogique, peut se révéler bien différente de l'image de "perfection" que l'on veut en donner.


Vous êtes rarement excessif dans ce domaine du CE et c'est pour cela que j'ai repris "le bon élève".

Pour ce que vous répondez ici, c'est tout à fait exact et très bien décrit.

La culture de l'évaluation n'étant pas encore passée en EPLE (ni dans les rectorats) - il y a quelques freins dans la boutique, et la lettre de mission du CE et son suivi n'en sont que les prémices - il ne faut pas oublier que la carrière d'un CE, obligatoirement et depuis peu, obligé de se bouger au moins tous les neufs ans, se fait sur poste à profil... (et sur résultats connus) et non sur barême à l'ancienneté.
Alors on comprendra que certains CE puissent penser qu'une carte postale agréablement retouchée avec de belles couleurs de leurs bahuts aide à leur carrière.

:-)

@ l'IZ

Bonnes fêtes et à l'année prochaine j'espère.
J'y compte bien ! Un petit mot est parti hier par la poste.

;-)

Je comprends tout à fait que certains CE retouchent la "carte postale" dans leur propre intérêt. J'ai toujours trouvé normal qu'un personnel de direction ait de l'ambition: c'est la logique de leur carrière, au contraire de la nôtre, que de devenir CE après avoir été adjoint, et passer de collège à lycée, où l'intérêt de la fonction est, peut-être, plus affirmé.
Néanmoins, il ne faudrait pas que ce parti-pris de retouche ne constitue pour eux l'essentiel du métier sinon méthode de fonctionnement et ce au détriment-même de leur établissement. Surtout en fin de carrière où plus aucun bâton de maréchal ne peut faire office de carotte. De plus, la cuisine interne qui pouvait auparavant et sur bien des plans se pratiquer impunément est devenue bien plus risquée voire à double-tranchant dans un système qui demande de plus en plus de rendre des comptes, notamment par voie informatique. La LOLF étant censée imposer cette culture.
je me permettrai également de revenir sur cette culture de l'"évaluation" ("missions, indicateurs, résultats", etc..), si tant est que dans ce domaine, on puisse brosser au travers d'un discours beau comme l'antique et utilisant le vocabulaire officiel en cours (très important) un tableau quasi-idyllique d'un établissement et de l'action que l'on y mène. Un observateur extérieur s'y laisserait facilement prendre, dont un familier des lieux et pratiques usuelles saurait dessiller les yeux en lui montrant comment gratter le vernis qui brillait tant auparavant. Et je vous prie de croire, cher C-Exact, que je pourrais, et longuement, me montrer excessif sur la question...

Sur ce, je vous souhaite une très bonne et dernière soirée 2007, pour m'en aller de ce pas quérir les deux flacons qui sauront dignement accompagner les huîtres chaudes, le homard et le dessert de ce soir, soit, après consultation de l'inventaire, un Meursault 95 vinifié par Verget et une bonne cuvée de champagne Gimonnet.
Comme quoi si on est foutus, c'est toujours ça que les "Prussiens" du Ministère n'auront pas...