Bonjour tout le monde

Le Doityourself est à la mode, et même en lycée pro via les chefs d’œuvre demandés via la Transformation de la voie Pro.
Ici (je n'ai pas encore l'habitude de travailler en lycée pro, je suis peut-être le seul étonné) pas de soucis à ce que :
- un enseignant monte une installation électrique simulant une installation 20 000V (mais qui n'est en réalité que de 400V) lui-même sans déclaration préalable ni contrôle à posteriori de l'installation par un bureau de contrôle alors même que certaines zones sont à nu car "c'est nécessaire pour le passage de l'habilitation électrique aux élèves".
- un groupe d'élèves monte un système d'éclairage d'un terrain de sport situé dans l'enceinte du lycée : pose projecteurs en hauteur, câblage, connexion au tableau électrique...

Comprenons-nous bien, je trouve ça très bien d'un point de vue pédagogique et nos profs et élèves possèdent après tout une habilitation électrique.
Quand nous avons recours directement à une entreprise, il n'y a pas de contrôle à posteriori par un bureau de contrôle.
Quand la région a recours à une entreprise, elle a par contre souvent recours à un bureau de contrôle, à un coordinateur SPS, exige un VRAT etc...

Bref, comment faites-vous, à défaut de pouvoir canaliser tout le monde, pour sécuriser sans avoir à entraver toutes ces velléités pédagogiques (pleines de bonne volonté mais pas toujours de bon sens).
Sur quelles bases construire un modèle de cohabitation où CE et gestionnaire évitent le confinement forcé en cas de problèmes et accessoirement qu'aucun élève ne joue les anguilles électriques.

J'entends certains gros mots sur les DUER... mais j'ose pas parler du degré d'actualisation de celui-ci...
Je n'ose pas non plus parler du fait que l'atelier est ouvert aux quatre vents et que les élèves peuvent circuler à tout moment de la journée au milieu des machines et de certaines installations.

Si je pouvais avoir un peu d'aide méthodologique svp.
Quid des chefs d’œuvre chez vous ?
Quid de la sécurisation des ateliers et des machines/installations ?
Quid des travaux maison ?
Merci

et le DDFPT, responsable de la sécurité des ateliers, il en pense quoi ?

Que c'est super chouette d'avoir des profs volontaires par les temps qui courent ?
Que c'est la vocation d'un LP de former ces jeunes à la vie en entreprise ?

Les chantiers-école au sein de l'établissement sont toujours une opération consensuelle et anticipée entre le chef d'établissement et son gestionnaire (maitrise d'ouvrage), le DD et le prof (maitrise d'oeuvre). Il faut que vous cerniez ensemble ce qui est possible ou non, comment et à quel moment, que vous sélectionniez les élèves aussi... Ensemble.

Sinon, tu peux effectivement perdre un élève qui a gentiment collé ses deux mains sur le tableau électrique. (J'en ai un qui a été mort pendant vingt minutes sur une ânerie de ce genre lors de son premier jour de stage... Donc, si, c'est possible.)

Merci pour le terme, c'est bien cela : un chantier-ecole interne
La séparation maitrise d'ouvrage et maitrise d’œuvre m’interroge également.
En d'autres termes :
- chef d'établissement et son gestionnaire (maitrise d'ouvrage) : définissent le cahier des charges (qui fait quoi et qui a le droit de faire quoi d'un point de vue sécurité et recours aux entreprises dont bureau de contrôle) et le budget par exemple ?
- DD et le prof (maitrise d’œuvre) : définissent le travail à mettre en œuvre et les élèves capables de faire ce travail (approvisionnement du chantier, programme d'intervention et les autorisations éventuelles de travaux) ?
Cela ressemblerait à cela ?

La définition "chantier-école" au sens de l'Education nationale ne correspond pas aux travaux cités. Pour moi il s'agit d'objet confectionné réalisé par l'établissement pour son propre compte. Et un OC, même de cette envergure, doit respecter un certain nombre de modalités. Un OC de ce type doit être assuré, il doit respecter les normes réglementaires, la certification éventuelle par un organisme agréé, un contrôle technique et respecter les règles du code du travail en matière de sécurité. C'est ce que disent les instructions ministérielles.
Les responsabilités du chef d'établissement qui autorise et "contrôle" les travaux est immense ; et en cas de problème ou d'accident sa responsabilité, comme celle du gestionnaire, du DDTFP et des encadrants peut très bien être mise en oeuvre. L'accord de la CT me semble également un préalable.

Oui, c'est un gros OC. Chez nous on appelle ça des chantiers, mais Volcan a raison dans la précision.

Lorsque je dis consensuelle et anticipée, c'est pour englober tous les cas de figure : du petit machin de rien comme la pose d'une prise à la vie scolaire, au chantier d'électrification du stade.

L'anticipation, c'est en effet, de prévenir la collectivité si les travaux sont structurants.
L'anticipation, c'est en effet, de prévoir les garde-fous du type bureau de contrôle si c'est nécessaire.

Dans le cas où tu refais l'installation électrique d'un stade, oui, tout cela est tout à fait mieux.

En fait, je me donne une limite : ce que font les élèves ne doit pas peu ou prou dépasser ce que l'OP ou les OP feraient.
Et les questions sont les mêmes pour les OP. 

Je te donne un exemple par rapport à ce que tu as écrit :
Pour ton éclairage, les élèves vont certainement travailler en hauteur ? Est-il prévu qu'ils passent le CACES travail-en hauteur ?
Peut-être même dans une nacelle ? Quid des certifications dans ce cas ?

Ce n'est qu'un exemple parmi tant d'autres, mais un chantier/OC d'envergure ne se décide pas entre octobre et janvier, c'est comme pour tous les projets d'une année scolaire sur l'autre. Avec le risque qu'il n'ait pas lieu faute d'élèves motivés. Mais ça, c'est le jeu (ma pauvre Lucette... forcément.)

Merci, cela commence vraiment à prendre forme pour moi, je vais paraphraser, je m'en excuse mais si je voulais synthétiser et annoter :

Un objet confectionné réalisé par l'établissement pour son propre compte nécessite :
- d'être spécifiquement assuré (pas compris dans l'assurance MAIF de base donc...)
- d'être certifié par un organisme règlementaire (exigences croissantes en fonction de l'importance/dangerosité du chantier)
- d'être respectueux des normes règlementaires et du code du travail

Garde-fous :
- limiter ces travaux à un niveau technique que les agents de maintenance de l'établissement sauraient maîtriser
- anticiper ces travaux suffisamment pour permettre à : 
       * la CT de réagir à la sollicitation (si travaux structurants ou si information nécessaire), 
       * la mairie d'autoriser d'éventuels travaux
       * former/certifier élèves/enseignants
       * borner le cahier des charges pour garantir une sécurité adéquate
       * obtenir du porteur de projet une lettre d'intention suffisamment précise sur les objectifs pédagogiques et opérationnels du chantier et les plans techniques de l'installation envisagée (pièces demandées               par le bureau de contrôle)
       * déterminer le financement de l'opération, voir prévoir un passage en CA pour un prélèvement sur fonds de roulement

Cela commence à ressembler à un cadrage cohérent ?
Vous vous y prenez comment pour l'assurance ? souscription supplémentaire à la MAIF qui a l'habitude ?

Engagévoukildizè a écrit:

Merci, cela commence vraiment à prendre forme pour moi, je vais paraphraser, je m'en excuse mais si je voulais synthétiser et annoter :

Un objet confectionné réalisé par l'établissement pour son propre compte nécessite :
- d'être spécifiquement assuré (pas compris dans l'assurance MAIF de base donc...)
- d'être certifié par un organisme règlementaire (exigences croissantes en fonction de l'importance/dangerosité du chantier)
- d'être respectueux des normes règlementaires et du code du travail

Garde-fous :
- limiter ces travaux à un niveau technique que les agents de maintenance de l'établissement sauraient maîtriser
- anticiper ces travaux suffisamment pour permettre à : 
       * la CT de réagir à la sollicitation (si travaux structurants ou si information nécessaire), 
       * la mairie d'autoriser d'éventuels travaux
       * former/certifier élèves/enseignants
       * borner le cahier des charges pour garantir une sécurité adéquate
       * obtenir du porteur de projet une lettre d'intention suffisamment précise sur les objectifs pédagogiques et opérationnels du chantier et les plans techniques de l'installation envisagée (pièces demandées               par le bureau de contrôle)
       * déterminer le financement de l'opération, voir prévoir un passage en CA pour un prélèvement sur fonds de roulement

Cela commence à ressembler à un cadrage cohérent ?
Vous vous y prenez comment pour l'assurance ? souscription supplémentaire à la MAIF qui a l'habitude ?

Logiquement en LP, tes OC sont couverts par la MAIF dès lors qu'ils ne dérogent à aucune règle. Mais encore une fois, je pense que c'est une question d'ampleur.

Les OC doivent faire l'objet d'une assurance particulière. L'imprimé  pour la déclaration MAIF comporte un volet pour déclarer les OC  comme elle comporte un volet pour les biens sensibles, les stagiaires...
Il est fortement recommander de remplir avec soin ce volet du formulaire.

Mon analyse est que dans ton cas le lycée est un client de l'atelier réalisant l'OC. Cela doit donner lieu à OR en AP et facturation avec mandat pour ordre en ALO ou OPC. Le lycée pouvant comme tout client fournir la matière d'oeuvre.

volcan a écrit:

Les OC doivent faire l'objet d'une assurance particulière. L'imprimé  pour la déclaration MAIF comporte un volet pour déclarer les OC  comme elle comporte un volet pour les biens sensibles, les stagiaires...
Il est fortement recommander de remplir avec soin ce volet du formulaire.

Tu dois le refaire à chaque OC ?
Nous le faisons au moment de la demande d'informations pour le renouvellement du contrat, mais pas après.

Xena a écrit:

volcan a écrit:

Les OC doivent faire l'objet d'une assurance particulière. L'imprimé  pour la déclaration MAIF comporte un volet pour déclarer les OC  comme elle comporte un volet pour les biens sensibles, les stagiaires...
Il est fortement recommander de remplir avec soin ce volet du formulaire.

Tu dois le refaire à chaque OC ?
Nous le faisons au moment de la demande d'informations pour le renouvellement du contrat, mais pas après.

Non, mais tu dois évaluer dans le formulaire le montant prévisible des OC réalisables dans l'exercice que tu assures.
Je sais que certains EPLE ne déclare aucun OC dans le formulaire alors qu'ils en réalisent ; c'est ce que je veux dire : les OC ne sont pas couverts s'ils ne figurent pas sur le formulaire. De plus il est toujours possible de faire un complément d'assurance en cours d'exercice (nouveau véhicule notamment).