- Intendantpénible a écrit:
- J’aurai donc tendance à dire qu’il n’y a rien à redire…
Effectivement, il n'y a rien à redire.
Le transport scolaire ne relève pas de la compétence du ministère de l'éducation nationale.
Quant aux plaintes éventuelles de parents, il convient juste de leur rappeler qu'en matière de liberté de pensée, de conscience de religion, la liberté est règle et la restriction, l'exception.
Cela est rappelé à l'article 9 de la convention européenne de sauvegarde des droits de l'homme et des libertés fondamentales :
« 1. Toute personne a droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion ; ce droit implique la liberté de changer de religion ou de conviction, ainsi que la liberté de manifester sa religion ou sa conviction individuellement ou collectivement, en public ou en privé, par le culte, l’enseignement, les pratiques et l’accomplissement des rites.
2. La liberté de manifester sa religion ou ses convictions ne peut faire l’objet d’autres restrictions que celles qui, prévues par la loi, constituent des mesures nécessaires, dans une société démocratique, à la sécurité publique, à la protection de l’ordre, de la santé ou de la morale publiques, ou à la protection des droits et libertés d’autrui. »
En leur précisant que s'ils existent des dispositions en la matière de "laïcité" dans le code de l'éducation, elles ne sauraient s'appliquer en l'espèce.
En effet, si les articles L. 141-5-1 et L. 141-562 du code de l'éducation prévoient des restrictions à cette liberté fondamentale, ils ne concernent d'une part que le port de signes ou de tenues "par lesquels les élèves manifestent ostensiblement une appartenance religieuse" "
dans les écoles, collèges et lycées publics", et d'autre part, les "
comportements constitutifs de pressions sur les croyances des élèves ou de
tentatives d'endoctrinement de ceux-ci [..] dans les écoles publiques et les établissements publics locaux d'enseignement, à leurs abords immédiats et pendant toute activité liée à l'enseignement."
Si on peut admettre que cette interdiction puisse s'étendre à des activités faites à l'extérieur de l'enceinte d'un établissement scolaire, dans le cadre scolaire (installations sportives) ou périscolaire (encore que cela peut être discuté), il ne saurait être considéré d'une part, qu'un bus fût-il de transport scolaire constitue une dépendance de l'établissement scolaire permettant l'application de l'article L.141-5-1 du code de l'éducation et d'autre part, que le port d'une tenue, d'un couvre-chef ou d'un signe religieux constitue par lui-même un comportement constitutif d'une pression sur les autres élèves ou une tentative d'endoctrinement, comportement sanctionné à l'article L. 141-5-2 précité. D'autant que sur ce dernier point, il est difficilement concevable que le transport scolaire soit "une activité liée à l'enseignement".
En conséquence, les dispositions précitées ne sauraient être applicables en l'espèce et fonder une atteinte aux libertés qu'a tout individu de manifester ses convictions religieuses.