Voilà, j'ai une collaboratrice qui est presque une amie et qui a son mari à qui on 'arrete les traitements' après plus d'un an de lutte contre la maladie.
J'ai fait l'accompagnement qui me semblait approprié jusqu'à maintenant. Notamment sur toutes les souplesses possibles réglementairement. Elle m'en a toujours remercié bien que c'était la moindre des choses.
Elle vient de m annoncer de l arrêt des traitements et bien évidemment du fait qu'elle serait absente à la rentrée.
Je vais lui dire de prendre soin de son mari pour cette fin de vie annoncée mais je suis un peu hésitant sur le ton. Naturellement j'ai envie de ne pas être trop dans le pathos et de ne pas en rajouter, et d'un autre côté, je ne voudrais pas être froid.
C'est une collègue qui est toujours de bonne humeur et qui remonte le moral aux autres quoiqu'elle vive. Et cela doit être particulièrement douloureux pour elle.
Qu'en pensez-vous ?

Il n'est pas facile de donner des conseils dans ce type de situation tant la conduite à tenir varie selon vos relations antérieures et vos caractères respectifs.

Je pense, personnellement, que je n'essaierais pas de dissimuler ma propre émotion, il est normal que cette situation secoue tout le service...
Cependant c'est bien la collègue qui va "déguster" pendant longtemps!

Parallèlement, j'essaierais de voir avec le reste de l'équipe comment gérer la transition - qui peut prendre quelle tâche pour soulager la collègue et compenser son absence, prévenir le rectorat dans la perspective d'un remplacement par un contractuel... - mais il faut que cela se déroule en libérant au maximum la collègue de la gestion des contraintes relatives à son absence.

Pour le reste, ne pas être trop stressé sur le boulot en retard, relativiser les contraintes, ne jamais avoir l'air de trouver que "c'est embêtant que tu ne sois pas là à la rentrée car il y a tel boulot de prévu...".

En deux mots: essayer de gérer en lui foutant un maximum la paix!

Rien que le fait que tu te poses la question me laisse penser que tu gèreras ça avec humanité...

j'ai eu deux fois le cas
Une fois un des collègues avait un membre de sa famille en fin de vie...
Une autre fois, une collègue a dû rester hors de Corse pour une longue durée (hospitalisation du mari ).
J'ai simplement interdit aux dits collègues de venir travailler et le reste de l'équipe (dont moi) avons récupéré le travail...
Mais on est 9 et on est une super équipe...

Il n'y aura pas de problème pour l'équipe. Je vais répartir le travail.
Je suis un peu moins sûr de moi pour trouver le ton juste.

Situation difficile. Il n'y a pas de ton juste ni de mode d'emploi dans ces cas. Tu devras compter sur ton empathie .
Tu gères le taf c'est le premier point. C'est répartir  mais aussi veiller à ce que rien ne sois laissé de côté pour son retour.
Selon la personne tu peux avoir une démarche proactive également. La perte d'un conjoint s'accompagne malheureusement de problèmes administratifs et financiers. Malgré toutes les précautions prises.
Pour l'absence effective, tu peux formaliser les récupérations si la personne a fait des heures supp. Tu peux te renseigner pour elle sur toutes les sortes de congés auxquels elle peut avoir droit  (congé accompagnement en fin de vie, don de jours de congés, autres types de congés selon les circonstances du moment...) pour que la perte financière soit limitée au maximum. Parce que crois moi avoir des problèmes financiers dans ce genre de situation c'est l'horreur. Souvent il y a une certaine pudeur à demander et c'est normal.
Bon courage

Le ton juste est difficile à trouver. Quand j'ai perdu mon père, après l'avoir accompagné durant sa longue maladie, j'ai apprécié l'empathie de certains collègues qui s'est exprimée par des mots et des gestes simples. J'ai, par contre, tout de suite fui les paroles compassionnelles et ampoulees. Tu sembles bien faire preuve de compréhension et de sympathie: tu trouveras le ton et les mots.

Oliver a écrit:

Je suis un peu moins sûr de moi pour trouver le ton juste.

Le ton juste est celui que tu adopteras spontanément. Mon conseil serait de ne pas trop te poser de questions à ce niveau là et de te contenter d'être sincère. Elle n'attendra pas de toi que tu sois un super-héros dégoulinant de compassion, mais juste que tu respectes sa douleur.

Trouver le ton juste c'est aussi trouver le bon tempo pour prendre de ses nouvelles pour qu'elle ne se sente ni abandonnée, ni trop sollicitée.

La question est difficile, d'autant que tu sembles assez proche d'elle.

Je dirais qu'il y a l'empathie sur laquelle tu peux t appuyer. Et le ton juste sera mesuré avec la réponse professionnelle d'un côté, et plus personnelle de l'autre.

Rassure là, dis lui qu'elle ne s'inquiète pas pour le travail, demande lui si elle a besoin d'un congé ou d'un accompagnement particulier. Pour la partie plus personnelle, tu trouveras les mots, mais n'en fait pas trop.

Bon courage à vous.