Forum des gestionnaires d’EPLE
|
|
| Et nous alors??? Ras le bol | |
|
+16tortue Goldored delacôte Patagonia Nicolas Op@lomero Lilirose M.CHAT néthou ATCQ N@n@rd (Volcan) peky Aslane entropie Fougère CELANDINE 20 participants | |
Auteur | Message |
---|
Patagonia **
Nombre de messages : 716 Date d'inscription : 10/07/2018
| Sujet: Re: Et nous alors??? Ras le bol Jeu 25 Juin 2020 - 9:14 | |
| Pour ma part j'étais là le matin, et j'ai largement eu le temps de faire ce que j'avais à faire. Je précise que je n'ai pas de collègues, dans le sens où je suis seul à l'intendance. Je ne pense pas mériter de prime mais juste un meilleur traitement car ma fiche de paye est ridicule... | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Et nous alors??? Ras le bol Jeu 25 Juin 2020 - 9:18 | |
| On peut aussi revendiquer les deux : prime + revalorisation . Merci de ne pas me jeter des tomates . |
| | | Fifi46 Invité
| Sujet: Re: Et nous alors??? Ras le bol Jeu 25 Juin 2020 - 10:19 | |
| Je ne suis pas sûr qu'on lira beaucoup de forums sur Internet où les membres d'une profession écrivent à propos d'éventuelles primes qu'ils jugent ne pas mériter...
Non, parfois ce n'est pas forcément mérité, ou la situation est plus compliquée à trancher que par un simple "oui" ou un simple "non"... mais dans le doute, on revendique, même si on est pas sûr.
Le salariat, c'est aussi un rapport de force, et certains syndicats dans d'autres métiers proches de nous, par leur style outrancier et leur mauvaise tête, jamais contents, nous le rappellent; ils font le job, ils défendent leur bifsteck.
Nous? Nous, on est conciliant, on cherche à arranger les choses, comme le soulignait un intervenant plus haut, on fait en sorte qu'il n'y ait pas de blocage, que tout roule... et on nous roule dessus.
On passe pour des mous... quand on nous considère, sinon, effectivement, nous n'existons carrément pas.
Si ça rentre comme dans du beurre, pourquoi on s'embêterait? |
| | | ATCQ ***
Nombre de messages : 1525 Date d'inscription : 08/07/2015
| Sujet: Re: Et nous alors??? Ras le bol Jeu 25 Juin 2020 - 10:26 | |
| Je crois que c'est un peu différent. Les choses avance avec nous car c'est notre job, nous avons été recruté pour trouver des solutions aux problèmes.
Parmi ces problèmes, il y a également celui d'organiser le service public dans le cadre de mouvement sociaux et autres crises sanitaires.
Cela ne fait pas de nous des mous mais des logisticiens. Et c'est pour l'ensemble des compétences qu'il faut savoir déployer, y compris sociales, que je pense que nous méritons une meilleure considération salariale.
Bien évidemment cela ne doit pas nous enlever notre droit à contestation. | |
| | | delacôte **
Nombre de messages : 954 Localisation : Panier de crabes Date d'inscription : 23/06/2011
| Sujet: Re: Et nous alors??? Ras le bol Jeu 25 Juin 2020 - 10:31 | |
| Il est clair que nous avons eu l'occasion de vivre des situations assez différentes d'un poste à l'autre. Il est clair aussi que si des décideurs lisent que les gestionnaires n'ont rien eu à f...pendant 2 mois,et c'est ce qu'ils retiendront, ça va accélérer le "dégestionnement" de l'EN | |
| | | Fifi46 Invité
| Sujet: Re: Et nous alors??? Ras le bol Jeu 25 Juin 2020 - 10:33 | |
| Pour appuyer mes propos, la différence d'approche entre le syndicat majoritaire chez les Perdir, et celui chez nous (d'ailleurs, nous n'avons même pas de syndicat).
Un seul résultat? L'adjoint Perdi est le "vrai" adjoint; l'adjoint-gestionnaire est l'adjoint... d'un gestionnaire? mais on ne sait pas qui c'est... |
| | | Patagonia **
Nombre de messages : 716 Date d'inscription : 10/07/2018
| Sujet: Re: Et nous alors??? Ras le bol Jeu 25 Juin 2020 - 10:42 | |
| - delacôte a écrit:
- Il est clair que nous avons eu l'occasion de vivre des situations assez différentes d'un poste à l'autre.
Il est clair aussi que si des décideurs lisent que les gestionnaires n'ont rien eu à f...pendant 2 mois,et c'est ce qu'ils retiendront, ça va accélérer le "dégestionnement" de l'EN Alors on doit faire semblant d'avoir charbonné comme des fous si ce n'est pas vrai? Que ceux qui considèrent en avoir fait plus le disent. Cela est normal et c'est le cas de plein de collègues, notamment les grosses structures où le personnel manquait. Mais je me vois mal aller claironner que j'en ai chié, bossé deux fois plus alors que ce n'est pas vrai. C'est de l’honnêteté intellectuelle. Tous les gestionnaires n'ont pas vu leur charge s’accroître, il serait malhonnête de faire croire le contraire. | |
| | | M.CHAT ***
Nombre de messages : 1073 Localisation : Septentrion Date d'inscription : 28/05/2013
| Sujet: Re: Et nous alors??? Ras le bol Jeu 25 Juin 2020 - 10:42 | |
| Le chef d’établissement est secondé par deux adjoints:
Article R421-13 du Code de l'Éducation a écrit:
I. - Le chef d'établissement est secondé dans ses missions par un chef d'établissement adjoint, membre de l'équipe de direction, nommé par le ministre chargé de l'éducation ou l'autorité académique habilitée à cet effet ainsi que, le cas échéant, par le directeur adjoint de la section d'enseignement général et professionnel adapté. Un professeur ou un conseiller principal d'éducation peut assurer à temps partiel ces fonctions d'adjoint. [...]
II. - Dans ses fonctions de gestion matérielle, financière et administrative, le chef d'établissement est secondé par un adjoint gestionnaire, membre de l'équipe de direction, nommé par le ministre chargé de l'éducation ou l'autorité académique habilitée à cet effet, parmi les personnels de l'administration scolaire et universitaire. L'adjoint gestionnaire est chargé, sous l'autorité du chef d'établissement et dans son champ de compétence, des relations avec les collectivités territoriales et il organise le travail des personnels administratifs et techniques affectés ou mis à disposition de l'établissement.
III. - Le chef d'établissement peut déléguer sa signature à chacun de ses adjoints. | |
| | | Goldored ****
Nombre de messages : 2975 Localisation : Plus très loin de la maison. Date d'inscription : 24/11/2016
| Sujet: Re: Et nous alors??? Ras le bol Jeu 25 Juin 2020 - 11:18 | |
| Je n'ai pas eu le sentiment d'avoir plus de travail et ne réclame pas de prime.
Mais... Mais j'ai eu l'impression que dans les établissements, nous avons été laissés bien seuls. Avec mes agents - formidablement mobilisés, aussi bien côté intendance que technique et maintenance, y compris celles et ceux qui n'ont pas été sollicité(e)s mais qui étaient prêt(e)s à filer un coup de paluche -, nous avons marné pour avancer, pour mettre en œuvre les injonctions de pure forme et régulièrement contradictoires ou largement incomplètes pour parvenir à la continuité pédagogique, à la continuité administrative et financière, à la sécurisation des lieux... Sans pour autant avoir accueilli d'enfants de personnels prioritaires. Le tout dans un stress pas anodin (un bahut à vider dans la journée à cette période, et ben, c'est con, mais ça m'a fait un foutu choc et de ne pas voir les internes arriver le dimanche soir, un autre - pour certain(e)s même une peur réelle et compréhensible -, dont il résulte une fatigue mentale concrète - en 15 ans, je n'ai jamais été aussi crevé au mois de juin -, un grand découragement face à l'incurie de nos lointains donneurs d'ordre, d’injonctions. Si nous avions eu les outils ad hoc, des consignes opérationnelles et claires, j'aurai vécu la période plus sereinement. Je n'ose imaginer le mental de soldats envoyés avec des armes rouillées sur terrain hostile par un état-major qui se comporte comme le nôtre s'est comporté avec nous ("vous avez fabriqué vos armes ? On vous les enlève pour des raisons de sécurité", une méconnaissance complète de comment ça se passe sur un terrain d’opération...). Mais je comprends mieux les mutins de 17. | |
| | | néthou Modérateur
Nombre de messages : 8928 Localisation : Là-haut sur la montagne... Date d'inscription : 11/09/2006
| Sujet: Re: Et nous alors??? Ras le bol Jeu 25 Juin 2020 - 11:29 | |
| - Anonymous a écrit:
- Le salariat, c'est aussi un rapport de force, et certains syndicats dans d'autres métiers proches de nous, par leur style outrancier et leur mauvaise tête, jamais contents, nous le rappellent; ils font le job, ils défendent leur bifsteck.
- Patagonia a écrit:
- Mais je me vois mal aller claironner que j'en ai chié, bossé deux fois plus alors que ce n'est pas vrai. C'est de l’honnêteté intellectuelle. Tous les gestionnaires n'ont pas vu leur charge s’accroître, il serait malhonnête de faire croire le contraire.
Merci Patagonia de rappeler qu'un discours syndical crédible, c'est aussi de ne pas faire passer, même en gueulant, des vessies pour des lanternes. Parce qu'après, tu pourras dire n'importe quoi et y compris la vérité, tu passeras toujours pour un gueulard et donc un charlot. Et plutôt que moquer des syndicats "mous" qui ne revendiquent pas une énième prime, je préfèrerais un coup de gueule parce qu'ils ne revendiquent pas plus fortement une revalorisation salariale consistante et de meilleures conditions de boulot, comme le font nos collègues de la Santé actuellement. A ce propos, rappelons une fois de plus que si nous n'avons pas autant de "force de frappe" que le(s) syndicat(s) de Perdirs, c'est d'abord parce que notre profession n'est pas comme eux homogène; ce serait une direction à creuser dans l'"action" syndicale: si tous les administratifs, (tous) services et EPLE confondus, lançaient et suivaient en nombre un mouvement de grève, la machine serait bloquée très vite. C'est cette homogénéité qui manque, soit le sentiment que les intérêts sont communs, qu'on travaille dans un établissement ou un service du rectorat, un lycée ou un collège, un secrétariat d'intendance ou un service administratif, etc... _________________ "Quand je dis quelque chose et que mes adversaires politiques applaudissent, je sens que j'ai dit une bêtise". Karl Liebknecht
| |
| | | Julaugui1003 Invité
| Sujet: J'ai fait mon boulot et je ne réclame pas de prime Jeu 25 Juin 2020 - 11:53 | |
| Bonjour,
j'ai évoqué l'invisibilité non pas pour réclamer une prime mais juste pour faire le constat. Pendant le confinement je n'ai pas été débordée mais j'ai travaillé sur place (GM logée) avec du boulot mais pas de GRH tous les jours comme d'habitude donc moins de perte de temps et j'ai profité du temps pour faire ce que je ne fais que trop rarement : classer etc Cependant, j'ai fait aussi des choses qui ne sont pas de mon ressort (sous-tirage, déménagement des salles avec les agents car en sous-effectif etc) sans parler des demandes du CE les dimanches lors de(s) reprise(s). Je constate que les administratifs sont oubliés systématiquement (et encore récemment lors d'un point avec de hautes instances). Je n'attends aucune reconnaissance financière sinon je travaillerai ailleurs mais de temps en temps reconnaître que l'Education nationale ce n'est pas uniquement les enseignants serait plutôt sympa. Cordialement. |
| | | tortue ***
Nombre de messages : 1802 Age : 49 Localisation : à l'est ... Date d'inscription : 08/03/2010
| Sujet: Re: Et nous alors??? Ras le bol Jeu 25 Juin 2020 - 12:10 | |
| AMHA, le travail n'a pas été supplémentaire mais a été différent : - au lieu de 3 mandats / semaine, on a fait un mandat par quinzaine, - au lieu d'encaisser tous les jours des espèces ou des chèques apportés par les élèves et les familles, et bé on a constaté la dèche, - au lieu de se prendre la tête avec le chef cuistot à prévoir les repas conformément au PNS puis à commander les denrées, on a mis en sommeil ... par contre : - on a traité les remboursements pour les voyages annulés (300 OP faits sur 3 semaines ici) et donc bien rigolé pour récupérer tous les rib nécessaires (merci à la messagerie ENT créée par un gamin de 4 ans vus son fonctionnement et son peu de praticité ....), - on a traité les demandes des collectivités en se forçant à utiliser des applications jusque là inconnues (TS, Alis ....), - on a payé les bourses nationales puis géré les reconstatations cantine en utilisant la méthode du doigt mouillé et en sachant très bien qu'on allait être border line ... j'en oublie évidemment forcément mais le principal est l'impression de fin du monde qui se dégageait du bouzin puisqu'en effet, on ne savait plus quel jour on était (j'ai bossé plus pendant les vacances d'avril que je ne l'avais jamais fait auparavant en tant que gestionnaire) ni ce que l'on attendait de nous ... AMHA², la seule chose qu'on demande, c'est d'être reconnus dans nos missions (un mot, une pièce, un regard ...) et dans leurs accomplissements ...
PS : je suis en phase avec les commentaires précédents et dans le sens de néthou, j'ajoute que quand nous serons décidés à agir et que nous saurons collectivement mettre en sommeil notre viscérale conscience professionnelle afin de montrer l’importance de nos fonctions, à ce moment là peut etre, les choses pourront commencer à bouger pour nous ... | |
| | | LRDFDLVDGJQCA *****
Nombre de messages : 3078 Date d'inscription : 31/03/2015
| Sujet: Re: Et nous alors??? Ras le bol Jeu 25 Juin 2020 - 12:11 | |
| A ce propos, rappelons une fois de plus que si nous n'avons pas autant de "force de frappe" que le(s) syndicat(s) de Perdirs, c'est d'abord parce que notre profession n'est pas comme eux homogène; ce serait une direction à creuser dans l'"action" syndicale: si tous les administratifs, (tous) services et EPLE confondus, lançaient et suivaient en nombre un mouvement de grève, la machine serait bloquée très vite. C'est cette homogénéité qui manque, soit le sentiment que les intérêts sont communs, qu'on travaille dans un établissement ou un service du rectorat, un lycée ou un collège, un secrétariat d'intendance ou un service administratif, etc...
Ce n'est pas que la profession n'est pas homogène, c'est qu'elle n'existe pas. J'entends par là qu'intellectuellement il n' y ni valeurs, ni principes, ni mode de raisonnement commun. Il n'y a pas de sentiment d'unité et d'existence en tant groupe distinct. La lecture des messages échangés sur ce post le laisse d'ailleurs bien voir. Combien parlent de leurs situations et expériences personnelles sans même penser collectif? J'imagine mal des échanges sur des forums PERDIR ou CPE disant "moi perso j'ai pas eu de boulot". Voilà, moi perso, et les voisins? Il y a une honnêteté louable derrière tout cela tout comme une absence de stratégie et de conscience de groupe. Par ailleurs, combien de gestionnaires matériels doivent faire avec un AC qui se complet dans un rôle de contrôleur que ne lui attribue pas la réglementation financière mais que lui refile la rectorat pour mieux nous contrôler. Sans parler de ceuces gestionnaires, qui s'autorisent à parler aux noms de la profession pour dresser les louanges du recteur ou du président de conseil départemental. Voilà, stratégies de promotions individuelles, horizon peut-être d'un poste en rectorat, contrôle des administratifs sur les administratifs, absence d'autonomie et d'existence réelle autre que celle de l'ombre matérielle du CE. Y a pas un truc commun suffisamment fort pour nous unir | |
| | | néthou Modérateur
Nombre de messages : 8928 Localisation : Là-haut sur la montagne... Date d'inscription : 11/09/2006
| Sujet: Re: Et nous alors??? Ras le bol Jeu 25 Juin 2020 - 12:38 | |
| Mais dans le corps des Perdirs aussi certains pensent "personnel", avancement, poste de proviseur Vie Scolaire, conseiller technique voire DASEN adjoint et plus. Ça n'empêche pas le corps d'afficher une unité, parce qu'avant tout elle est fonctionnelle (grosso modo, le boulot est le même par nature en lycée ou en collège, les outils idem). Par contre entre un AC, une secrétaire de direction cat.B, un chef de service dans un rectorat, un GM (A ou B), un administratif C travaillant en services (etc, etc...), la différence fonctionnelle est réelle et empêche de voir l'intérêt commun. Plus le fait hiérarchique: dans son établissement, au-dessus d'un CE il n'y a ... personne. Alors qu'un chef de bureau en services a du monde au-dessus et en-dessous, et les plus petites catégories tout le monde au-dessus. D'où la difficulté en temps de grève de mobiliser, notamment en services: quand tu peux être amené à croiser le Recteur ou le SG tous les jours, difficile de "t'extraire" de cet ensemble, beaucoup craignent, à tort ou à raison, un retour de bâton. _________________ "Quand je dis quelque chose et que mes adversaires politiques applaudissent, je sens que j'ai dit une bêtise". Karl Liebknecht
| |
| | | Thurston Moore ****
Nombre de messages : 2406 Localisation : Death Valley '69 Date d'inscription : 10/12/2009
| Sujet: Re: Et nous alors??? Ras le bol Jeu 25 Juin 2020 - 12:48 | |
| Je partage le constat de LRDFDLVDGJQCA. Ce qui annihile d'ailleurs tout projet d'action syndicale corporatiste de gestionnaires/agents comptables en y ajoutant en plus les différences statutaires B/A déjà existantes sur ce métier qui viennent encore renforcer les stratégies individuelles au détriment d'un vécu professionnel commun ou d'une conscience professionnelle commune qui mobiliserait chacun(e) pour porter les revendications ensemble selon un intérêt commun. Je sais ça fait beaucoup de "commun" dans la même phrase... | |
| | | Initiales GM ****
Nombre de messages : 2028 Date d'inscription : 05/09/2014
| Sujet: Re: Et nous alors??? Ras le bol Jeu 25 Juin 2020 - 14:01 | |
| Les collègues ayant eu à recevoir les enfants des personnels soignants ont sans doute eu un ressenti très différent du reste de la profession pour qui, en effet, il y avait du boulot mais beaucoup moins que d'habitude, beaucoup moins de moyens humains pour le faire et parfois avec des obstacles inhabituelles. Pour ma part, j'ai travaillé "normalement" et j'ai proposé de l'aide pour des taches de secrétariat puisque nous n'avions plus de secrétaires, tout comme la CPE logée, dans un souci de continuité de service. On a été payé, tout va bien à mon sens puisqu'il est logique de travailler lorsque l'on est rémunéré pour le faire. Pourquoi une prime ? On peut rediscuter du fait que sans logement, on n'aurait pas pu le faire de la même manière et du bien fondé de l'abattement appliqué à notre indemnitaire alors qu'il apparaît clairement (si cela était encore nécessaire) que le logement n'est pas qu'un avantage au bénéfice du gestionnaire mais le met bien en situation de rendre un service particulier, tous comme les autres catégories de personnels logés. L'anomalie n'est pas pour nous mais pour ceux qui ont cessé toute activité pendant le confinement, qui ne se sont pas manifestés à l'issue de cette période, que l'on a eu du mal à faire revenir parfois après plusieurs semaines et qui ont été payés comme si de rien n'était. C'est le traitement de ces situations qui me choque. Donc une prime d'accord mais pour des gens qui ont été spécialement sollicités, pas pour l'ensemble de la profession, ça n'a pas de sens.
Ce qui est rageant, c'est le traitement qui est fait de la situation par les médias, le fait d'entendre dire "les enseignants organisent la rentrée" ce qui ne correspond pas à la réalité de terrain où les enseignants du secondaire ont été et sont encore "consommateurs" plus qu'acteurs du déconfinement. Ce qui est rageant, c'est le traitement fait par les collectivités des besoins du terrain et qui nous ont laissés sans moyens humains tout en nous enjoignant de faire tout un tas de choses. Ce qui est rageant, c'est l'absence totale d'accompagnement par nos autorités académiques, le retard permanent dans l'émission des consignes ou des outils. On voit arriver maintenant des commandes pour organiser des machins pendant les vacances (me concernant, la dernière en la matière, elle est d'aujourd'hui : la Région IDF nous demande de proposer des "campus d'été"), pour anticiper tous les scénarios possibles de rentrée,... comme si on n'avait pas travaillé depuis la mi mars et qu'on devait encore se rendre disponibles sur nos congés pendant l'été.
Tout ça oui, ça me fatigue mais la prime... | |
| | | Op@lomero Admin
Nombre de messages : 13123 Localisation : devant mes écrans Date d'inscription : 22/03/2010
| Sujet: Re: Et nous alors??? Ras le bol Jeu 25 Juin 2020 - 19:56 | |
| - Anonymous a écrit:
- Je ne suis pas sûr qu'on lira beaucoup de forums sur Internet où les membres d'une profession écrivent à propos d'éventuelles primes qu'ils jugent ne pas mériter...
Non, parfois ce n'est pas forcément mérité, ou la situation est plus compliquée à trancher que par un simple "oui" ou un simple "non"... mais dans le doute, on revendique, même si on est pas sûr. Je suis farouchement opposée à cette position de principe. - LRDFDLVDGJQCA a écrit:
- Ce n'est pas que la profession n'est pas homogène, c'est qu'elle n'existe pas. J'entends par là qu'intellectuellement il n' y ni valeurs, ni principes, ni mode de raisonnement commun. Il n'y a pas de sentiment d'unité et d'existence en tant groupe distinct. La lecture des messages échangés sur ce post le laisse d'ailleurs bien voir. Combien parlent de leurs situations et expériences personnelles sans même penser collectif? J'imagine mal des échanges sur des forums PERDIR ou CPE disant "moi perso j'ai pas eu de boulot". Voilà, moi perso, et les voisins? Il y a une honnêteté louable derrière tout cela tout comme une absence de stratégie et de conscience de groupe.
Ecrire qu'on ne se reconnaît pas en droit de toucher une prime au regard des collègues qui ont fait davantage n'est pas pour moi le signe d'un manque d'esprit collectif, bien au contraire. Plutôt que de réclamer à grand cri comme il est d'usage un arrosage généralisé qui ne laisse à la fin que quelques gouttes à chacun, je préfère reconnaître que le mérite de certains collègues (dont je ne fais pas partie pour cette période) existe et que c'est envers eux seuls qu'il faut abonder, et largement. Me contraindre à ne pas l'écrire alors que je suis profondément convaincue que là est la solidarité ne serait pas faire preuve d'esprit de corps mais accepter une pensée unique à laquelle je suis opposée. Vouloir également que seul le mérite réel soit reconnu afin que cet argent public (qui est à la base nos impôts et par ailleurs de l'endettement) soit justement utilisé, me soucie également. Ce n'est sans doute pas un mode de raisonnement commun mais ce sont bien pour moi des valeurs et des principes, que j'aimerais d'ailleurs réellement pouvoir partager avec plus de collègues. C'est parfois compliqué. Voir infra. - Initiales GM a écrit:
- Les collègues ayant eu à recevoir les enfants des personnels soignants ont sans doute eu un ressenti très différent du reste de la profession pour qui, en effet, il y avait du boulot mais beaucoup moins que d'habitude, beaucoup moins de moyens humains pour le faire et parfois avec des obstacles inhabituelles. Pour ma part, j'ai travaillé "normalement" et j'ai proposé de l'aide pour des taches de secrétariat puisque nous n'avions plus de secrétaires, tout comme la CPE logée, dans un souci de continuité de service.
On a été payé, tout va bien à mon sens puisqu'il est logique de travailler lorsque l'on est rémunéré pour le faire. Pourquoi une prime ? On peut rediscuter du fait que sans logement, on n'aurait pas pu le faire de la même manière et du bien fondé de l'abattement appliqué à notre indemnitaire alors qu'il apparaît clairement (si cela était encore nécessaire) que le logement n'est pas qu'un avantage au bénéfice du gestionnaire mais le met bien en situation de rendre un service particulier, tous comme les autres catégories de personnels logés. L'anomalie n'est pas pour nous mais pour ceux qui ont cessé toute activité pendant le confinement, qui ne se sont pas manifestés à l'issue de cette période, que l'on a eu du mal à faire revenir parfois après plusieurs semaines et qui ont été payés comme si de rien n'était. C'est le traitement de ces situations qui me choque. Donc une prime d'accord mais pour des gens qui ont été spécialement sollicités, pas pour l'ensemble de la profession, ça n'a pas de sens.
Ce qui est rageant, c'est le traitement qui est fait de la situation par les médias, le fait d'entendre dire "les enseignants organisent la rentrée" ce qui ne correspond pas à la réalité de terrain où les enseignants du secondaire ont été et sont encore "consommateurs" plus qu'acteurs du déconfinement. Ce qui est rageant, c'est le traitement fait par les collectivités des besoins du terrain et qui nous ont laissés sans moyens humains tout en nous enjoignant de faire tout un tas de choses. Ce qui est rageant, c'est l'absence totale d'accompagnement par nos autorités académiques, le retard permanent dans l'émission des consignes ou des outils. On voit arriver maintenant des commandes pour organiser des machins pendant les vacances (me concernant, la dernière en la matière, elle est d'aujourd'hui : la Région IDF nous demande de proposer des "campus d'été"), pour anticiper tous les scénarios possibles de rentrée,... comme si on n'avait pas travaillé depuis la mi mars et qu'on devait encore se rendre disponibles sur nos congés pendant l'été.
Tout ça oui, ça me fatigue mais la prime... sur tous les points. _________________ Marquise de la Zone Grande Dauphine | |
| | | L'intendant zonard Animateur Greta
Nombre de messages : 23858 Age : 19 Localisation : Entre la ZUP et la rocade Date d'inscription : 09/06/2006
| Sujet: Re: Et nous alors??? Ras le bol Sam 27 Juin 2020 - 0:03 | |
| - LRDFDLVDGJQCA a écrit:
- Ce n'est pas que la profession n'est pas homogène, c'est qu'elle n'existe pas. J'entends par là qu'intellectuellement il n' y ni valeurs, ni principes, ni mode de raisonnement commun. Il n'y a pas de sentiment d'unité et d'existence en tant groupe distinct. La lecture des messages échangés sur ce post le laisse d'ailleurs bien voir. Combien parlent de leurs situations et expériences personnelles sans même penser collectif? J'imagine mal des échanges sur des forums PERDIR ou CPE disant "moi perso j'ai pas eu de boulot". Voilà, moi perso, et les voisins? Il y a une honnêteté louable derrière tout cela tout comme une absence de stratégie et de conscience de groupe. Par ailleurs, combien de gestionnaires matériels doivent faire avec un AC qui se complet dans un rôle de contrôleur que ne lui attribue pas la réglementation financière mais que lui refile la rectorat pour mieux nous contrôler. Sans parler de ceuces gestionnaires, qui s'autorisent à parler aux noms de la profession pour dresser les louanges du recteur ou du président de conseil départemental. Voilà, stratégies de promotions individuelles, horizon peut-être d'un poste en rectorat, contrôle des administratifs sur les administratifs, absence d'autonomie et d'existence réelle autre que celle de l'ombre matérielle du CE. Y a pas un truc commun suffisamment fort pour nous unir
Mon analyse est assez différente : nous sommes tellement mal encadrés, tellement pas formés, tellement nullement contrôlés que notre profession est totalement irrécupérable d'incompétence largement généralisée, crasse et fière d'elle-même. Moi ma revendication principale, ça serait d'exiger des SGA qui lisent cofi-pilotages et qui en tirent une analyse, qui remontent les bretelles aux nuls et passent un minimum de pommade à ceux qui bossent proprement ; ça serait des services de contrôle de légalité avec des gens faisant preuve d'un strict minimum de curiosité et de connaissances dans les domaines qu'ils sont supposés guider ; ça serait une IG qui s'intéresse à nous autrement que pour dire qu'il y a un problème de RH parce que le recrutement est mou du genou ; une DGFiP qui prenne la peine de nommer des auditeurs là où il n'y en a même plus, qui fasse un effort pour détecter les cofis dégueulasses qui sont envoyés au pôle d'apurement pour qu'après il puisse être suggéré à certains d'aller voir ailleurs s'ils ne pourraient pas voler leur salaire à quelqu'un d'autre qu'à des enfants de CSP---. Si l'on avait le quart de ça, alors on pourrait imaginer un peu de progrès, un peu de dignité dans la profession, qui aurait le droit d'exister, de parler d'elle-même. Si je rencontre un journaleux et que j'essaie de lui faire l'article au sujet de l'intendance, comment pourrais-je m'exprimer en toute quiétude en sachant que dans le bahut juste à côté y a un GM qui ne sait même pas ce que veulent dire les lettres "SSI", un peu plus loin un comptable qui ne sait pas c'est qu'est supposée retracer la racine 41 ? En l'absence de la plus misérable symbolique forme d'encadrement des services déconcentrés, nous sommes enfermés dans l'EPLE : j'avais tiré la conclusion d'un séminaire à l'ESEN que, pour le ministère, un EPLE est une bouteille remplie de trucs dégueulasses dont on ne veut pas entendre parler, munie d'un bouchon qui s'appelle chef d'établissement. De temps en temps ça fermente beaucoup à l'intérieur, le CE est expulsé par trop de pression, on laisse dégazer un tout petit peu et on remet un autre bouchon, çui qu'on trouve. Dans ce schéma, les gestionnaires c'est peanuts. Décentralisés ou non, Op@lifiés ou pas, aucun intérêt. Alors oui, on n'existe pas, on n'est pas près de voir la couleur de la première prime, covid ou quoi que ce soit d'autre, de la moindre manifestation d'intérêt. Le N@n@rd et quelques autres nous démenons depuis quinze ans, notamment sur ce forum, pour tenter de susciter un tout petit peu d'intérêt pour le concept de ne pas saloper son travail. On a probablement réussi à faire survivre ce métier quelques années de plus, mais on arrive tout au bout, moi je n'y crois plus. Je ne me bats plus que pour sauver la peau à quelques collègues sympa qui ont la malchance de succéder à de gros , pour leur éviter de se faire foutre au gnouf à leur place par pure malchance, le jour où quelqu'un s'avisera de taper sur le premier qui passe. Et pendant le confinement j'ai pas travaillé plus que d'habitude : je suis à la limite de mes forces, je vieillis et désormais la 58e heure de la semaine devient vraiment trop peu productive. Mais j'admets que 60 % de mon temps de travail est consacré à autre chose qu'à la stricte gestion et comptabilité de mes établissements. | |
| | | N@n@rd (Volcan) Modérateur
Nombre de messages : 21453 Date d'inscription : 15/12/2012
| Sujet: Re: Et nous alors??? Ras le bol Sam 27 Juin 2020 - 12:07 | |
| _________________ Ce métier a failli avoir ma peau. Un conseil à ceux qui envisageraient de le faire : fuyez !
| |
| | | Contenu sponsorisé
| Sujet: Re: Et nous alors??? Ras le bol | |
| |
| | | | Et nous alors??? Ras le bol | |
|
Sujets similaires | |
|
| Permission de ce forum: | Vous pouvez répondre aux sujets dans ce forum
| |
| |
| |
|