Bonjour à tous,

j'aurais préféré ne jamais avoir à vivre ce genre de situations, et ça arrive durant mon année de stage… J'ai appris hier soir le décès d'une de nos agents. Tout le monde est choqué, elle a découvert qu'elle était malade le mois dernier.

Lundi, une réunion de direction aura lieu à 7h30, mais j'ai besoin de vos conseils, pour ceux qui sont passés par là. Je compte réunir les agents avec la CE et l'infirmière afin qu'ils puissent s'exprimer. La situation est très particulière car des tensions sont apparues ces dernières semaines et certaines agentes avaient des différends avec elle (indirectement). Bref, il va falloir gérer la fragilité de certaines (l'une est veuve et très éprouvée depuis 1 an), les trop-plein d'émotions, la culpabilité et j'en passe.

Concrètement, à par l'écoute active, qu'est-ce que je peux/dois faire ? Administrativement, est-ce qu'il y a des procédures à suivre ?
Et comment re-mobiliser l'équipe ?

Je vous avoue que je suis sous le choc et démunie. Pour autant, il va falloir faire face.

Merci à vous.

on est bien d 'accord que la personne est décédée hors du cercle professionnel?
si tel est le cas est il bien utile de mettre en place une telle organisation?
que l'on soit présents aux obsèques , surement, que l'on puisse en parler peut être

mais il ne faut pas non plus surjouer ....
mais ce n'est que mon simple avis

pour ce qui est de la partie administrative, il n'y a pas grand chose à faire
si ce n'est rien

Oui, elle est décédée hors du cercle professionnel. 
L'organisation voulue par la CE et l'infirmière est justifiée justement pour éviter que certains montent dans les tours et que cet événement vire au psychodrame. On a déjà des agents qui pleurent (pour d'autres raisons) quand ils sont en poste (à l'accueil par exemple), ou qui tirent la tronche en servant au self… bref, beaucoup de mélo à gérer.
Pour les obsèques, elles auront lieu à l'étranger, le corps de l'agent devrait être prochainement rapatrié dans son pays d'origine.

Merci beaucoup pour cette réponse.

catiteo a écrit:

Oui, elle est décédée hors du cercle professionnel. 
L'organisation voulue par la CE et l'infirmière est justifiée justement pour éviter que certains montent dans les tours et que cet événement vire au psychodrame. On a déjà des agents qui pleurent (pour d'autres raisons) quand ils sont en poste (à l'accueil par exemple), ou qui tirent la tronche en servant au self… bref, beaucoup de mélo à gérer.
Pour les obsèques, elles auront lieu à l'étranger, le corps de l'agent devrait être prochainement rapatrié dans son pays d'origine.

Merci beaucoup pour cette réponse.

Je partage le point de vue de Bozinchu : événement triste certes mais il ne faut pas non plus surjouer toutes ces émotions

Bonsoir,
J'ai eu à gérer cette situation difficile. La collectivité a mis en place une cellule psy. Les agents qui le souhaitaient ont pu parler.
Concernant la direction, nous avons décidé de fermer la restauration le jour des obsèques pour que chacun puisse s'y rendre s'ils le voulaient.
Les familles ont bien sur compris.
Bon courage

Merci pour ce témoignage 😊

Je rejoins les collègues, j'ai eu ce genre d'événement malheureux à gérer, ne pas dramatiser.
L'infirmière et l'assistant de prévention sont là pour écouter si nécessaire.
La direction doit être représentée aux funérailles avec une gerbe.

C'est l'occasion de s'entraîner, sur un cas qui n'est pas une simulation mais pas non plus un risque de désordre élevé, à la mise en place de la cellule de crise de l'établissement. La cellule de crise, comme son nom l'indique, c'est un organisme indivisible, les membres de la cellule font front uni, quels que puissent être les événements. Là on est dans le cas où c'est l'intendante qui est le plus exposée à des ennuis de court et moyen terme ; les perdir et CPE doivent :
- t'écouter exposer les problèmes que tu crains de rencontrer
- te prodiguer soutien et conseils
- parler le même langage à l'égard de l'extérieur
- remonter régulièrement toute information sur la situation de crise à l'ensemble des membres de la cellule

Où l'on fait d'un triste problème une occasion d'apprendre et de se renforcer.

NB : si ton CE s'en désintéresse, refuse de valider une (rapide) réunion de cellule de crise toutes affaires cessantes lundi matin, puis un suivi une ou deux fois dans la semaine, c'est un abruti, il faudra muter.

Franchement, la fermeture de la restauration ou d'un autre service dans ces circonstances, cela me paraît exagéré (sauf si c'était le cuisinier et qu'il était seul sur ces fonctions...). Je ne fais pas de l'humour noir, je cherche à réagir de manière pro.
Il existe manifestement un gros passif relationnel dans l'établissement où tu officies. Sûrement lié à la présence d'un ou plusieurs éléments pathogènes ( perturbateur, psychopathe...) sur le plan social.Il faudrait analyser la situation à froid, mais vous ne pourrez poser le couvercle sur la marmite éternellement.
Cellule d'écoute, pourquoi pas, mais à réserver aux cas de disparitions liées au contexte professionnel.

Il n'est pas prévu de fermer la cantine, d'ailleurs la cuisinière sera la seule à son poste à 7h demain (j'ai demandé aux agent d'accueil et d'hygiène devenir à 8h). 
Je confirme ton analyse sur la situation relationnelle de l'équipe des agents. Le problème qui se pose pour moi, c'est que j'ai mis en lumière (mais juste un petit peu) une situation qui s'est embrasée à cause des contentieux qui durent depuis 10 ans. Comme je ne suis en poste (et gestionnaire) que depuis le 1er septembre 2018, j'arrivais avec mes grands sabots en ayant pour principe de ne pas continuer à laisser les choses telles qu'elles étaient (et laisser en souffrance des agents qui subissaient le harcèlement d'autres agents). La région est intervenue à ma demande et a validé ma démarche, sauf que quand on remue la mouise, ça pue (et la moise de 10 ans, c'est bien odorant et bien incrusté). Ce décès tombe donc particulièrement mal (même si, quel qu'aurait été le moment, ç'aurait été malheureux).
La cellule d'écoute a pour but d'éviter un embrasement encore plus gros qui risque de faire voler en éclat toute l'équipe. Je précise qu'ils ne sont que sont que 6 (plus que 5 maintenant), on est donc sur du concentré de tout : tensions, émotions, disputes, coups bas, trahisons, commérages et j'en passe.

L'intendant zonard a écrit:

NB  : si ton CE s'en désintéresse, refuse de valider une (rapide) réunion de cellule de crise toutes affaires cessantes lundi matin, puis un suivi une ou deux fois dans la semaine, c'est un abruti, il faudra muter.

Ma CE est extraordinaire et on forme une vraie équipe (pas d'autres adjoints que moi).
Nous avons programmé cette réunion ensemble, je sais pouvoir compter sur elle.
Ce qui m'embête, c'est que je (re)pars à Poitiers dimanche prochain pour la dernière semaine de formation, j'espère que la situation sera apaisée d'ici-là. Je crains des disputes violentes au sein de l'équipe des agents, mais bon, on ne peut rien prévoir...

catiteo a écrit:

Ce qui m'embête, c'est que je (re)pars à Poitiers dimanche prochain pour la dernière semaine de formation, j'espère que la situation sera apaisée d'ici-là. Je crains des disputes violentes au sein de l'équipe des agents, mais bon, on ne peut rien prévoir...

Si ton chef en est un, c'est parfait. Heureusement, ça arrive, j'en sais quelque chose puisque j'en bénéficie depuis quelques années !

La cellule de crise devrait te permettre au contraire d'exploiter ton absence comme un test, mais sous contrôle. La semaine prochaine, vous rencontrez les gens, vous établissez un diagnostic et des pistes d'action. Vous allez pouvoir tenir un langage ferme sur la remise en ordre du relationnel. Prends le plus de place possible dans ce dispositif, de manière visible, même si les agents doivent bien comprendre que la patronne est complètement d'accord et impliquée. Puis la semaine où tu seras absente, les CPE, l'adjoint, les autres personnels de l'intendance (...) surveilleront discrètement ce qui se passe. Si ça dérape, la boss pourra faire une guerre éclair, sur le mode "c'est pas bientôt fini". Si ça se tend lentement, tu n'auras qu'à recommencer à ton retour. Et si ça se trouve des équilibres raisonnables se créeront entre les gens, parce que bien souvent la lumière du microscope gêne dans leur évolution les petites bêbêtes que l'on veut observer.

Merci beaucoup ! C’est une analyse qui me convient très bien 😊 
Maintenant, y a plus qu’à...