Chers tous et toutes,
Nous avons tous en mémoire un souvenir de nous "torturant", pour un motif légitime, un membre éminent de la communauté éducative non administrative. Je vous propose donc de collecter ici même nos souvenirs.
Je commence donc.
Un jour que, comme d'habitude je glandais au bureau (le GC, il est toujours à glander dans les couloirs, au téléphone ou avec son ordi, ou en réunion...) un prof d'histoire se pointe et pose sur mon bureau une pochette transparente plein de pièces et de billets. Et repart. Comme j'étais au téléphone, je ne réagis pas tout de suite.
5 minutes plus tard, je vais en salle des profs, trouve mon enseignant, pose assez violemment la pochette pleine et dis:
"Mme L., l'intendance et mon bureau ne sont pas votre poubelle, merci de larguer vos détritus dans les réceptables idoines". "Ah oui, je n'ai pas pu encaisser les participations de votre sortie, elle est annulée...". Et, tel Tartarin venant de terrasser un panou, je quitte l'antre du monstre le torse bombé et les épaules hautes.
10 minutes plus tard, coup de fil de ma CE, "F., vous voulez bien venir dans mon bureau, nous avons un petit problème..." Respectueux de la hiérarchie, et appréciant ma chèfe, je me rend d'un pas alerte et néanmoins silencieux (semelles souples de rigueur, mes petits pieds sont fragiles...) dans le saint des saints, le bureau de la chèfe (saint des saints, parce qu'il y a la machine nespresso...)
Je me retrouve avec la chèfe, l'adjointe, la prof et le représentant syndical...
"tiens, dis-je d'un air innocent, le ban et l'arrière ban réuni en 10 minutes, quelqu'un est mort?"
Et tout ce beau monde (à part la chèfe) de me tomber dessus, oui, c'est un scandale, vous avez insulté un prof, c'est pas des manières, il faut faire un rapport (faut dire que la prof pleurait dans son coin...) nous ne voyons qu'une seule compensation: la peine de mort (là j'exagère à peine...)
Et moi donc de répondre:" quand j'étais jeune, j'aaaadorais le tribunal des flagrants délires, merci de m'y faire participer"
Je me tourne vers la prof: "madame, quand vous êtes arrivée devant ma porte, était elle fermée ou ouverte?"
-"fermée" répond elle
-"donc, Mme, avez vous frappé avant d'entrer?"
-"non, mais votre secrétaire n'était pas là..."(cette salope de secrétaire avait osé être malade, son 2eme jour d'absence dans l'année...)
-"une fois dans mon bureau, faisès-je?"
-"vous téléphoniez"
-"qu'avez vous fait?"
-"j'ai posé les participations de la sortie de demain sur votre bureau"
-"et ou sont le budget prévisionnel, l'état d'encaissement et la copie du projet pédagogique?"
-"je les ai oubliés à la maison."
-Moi "Mme le proviseur, j'étais au téléphone avec la CT au sujet des travaux prévus dans le 2ème avenant du dossier gros sinistre qui ont été zappé dans le planning des réunions de chantier, une paille quoi, 500 000 € de travaux oubliés..."
-l'adjointe: "ce n'est pas une raison pour mépriser les enseignants!"
-moi:" madame l'adjointe, toute action entraine un réaction proportionnelle, vous avez de la chance que je ne lui ai pas balancé ses m**des en plein cours. Je respecte les enseignants respectables"
Donc négociation pour maintenir la sortie (manque de pot ma secrétaire l'avait annulée la veille, faute des documents susnommés, la prof disant qu'il n'y a jamais personne à l'intendance, etc...), finalement sortie annulée, a cause de ce salaud de comptable, et re-crise de larmes de la prof...
La gueule que j'ai eu de la part des profs après... Mais l'instant dans la salle des profs, quel bonheur...