Les profs et les lois et règlements

La sortie récente du bouquin d'une avocate: Les droits de l'élève A l'école, au collège, au lycée commence à déclencher de joyeux débats et à relancer une guerre entre "la communauté éducative" et les parents d'élèves. En cherchant un peu, vous trouverez des articles et commentaires sur le sujet.

Toutefois, j'ai été sidéré de trouver un fil sur un forum de profs où ces derniers vomissent sur le bouquin mais où surtout, ils font montre d'une méconnaissance crasse de la loi. Ils semblent totalement ignorants du B A BA de ce qui touche à la légalité et pis encore n'hésite pas à faire leur propre interprétation de la justice basée sur le principe de supériorité du prof et le visionnage intensif de séries américaines.

La lecture de ce fil vous aidera certainement à comprendre certaines réactions que des profs peuvent avoir quand vous leur parlez de contraintes réglementaires. Ce sont des notions qui dépassent totalement leur petit univers étriqué.

Une révélation.

... où il est beaucoup question de confiscation de portable et d'exclusion dans le couloir, ce qui me fournit l'occasion de vous rapporter cette anecdote savoureuse

Un jour que je reviens de la cuisine, je surprends une jeune fille toute seule, devant la porte d'une salle de classe. Je lui demande ce qu'elle fait là, et elle me répond qu'elle a été exclue

Ai-je besoin de préciser que la porte est fermée? Bien sûr, la salle ne possédait pas de vitre qui donne sur le couloir et qui aurait permis au prof de surveiller un tant soit peu la gamine...

Je me suis tâté : est-ce que je l'envoie en permanence sans prévenir l'enseignante? Comme je suis bonne pâte, je décide que non et me contente de la renvoyer dans sa classe

...la principale-adjointe m'a dit que j'avais été sympa : elle, elle n'aurait pas hésité...

ça a pas sa place dans le bêtisier plutôt, ça?

LMDV/LG a écrit:

Toutefois, j'ai été sidéré de trouver un fil sur un forum de profs où ces derniers [...] font montre d'une méconnaissance crasse de la loi.

Bah, c'est un peu facile de les attaquer sur ce terrain, où ils sont tellement vulnérables qu'on se croirait à la chasse aux dodos avec une Gatling...

P.S.: je viens de lire en intégralité le fil... il n'y a de quoi casser trois pattes à un canard, j'ai plus l'impression qu'il part en vrille qu'autre chose, que c'est du "second degré" si vous préférez.

En tout cas, effectivement, le jour où on légalisera les brouilleurs dans les E.P.L.E., j'achète tout de suite!

Gentil Intendant a écrit:

En tout cas, effectivement, le jour où on légalisera les brouilleurs dans les E.P.L.E., j'achète tout de suite!

Oui, ce serait très utile et pas que pour les téléphones des élèves....

Gentil Intendant a écrit:

En tout cas, effectivement, le jour où on légalisera les brouilleurs dans les E.P.L.E., j'achète tout de suite!

Le jour où on comprendra que nous, parents, ne devrions pas acheter de téléphone à nos enfants, ce serait encore mieux.

Russule a écrit:

Gentil Intendant a écrit:

En tout cas, effectivement, le jour où on légalisera les brouilleurs dans les E.P.L.E., j'achète tout de suite!

Le jour où on comprendra que nous, parents, ne devrions pas acheter de téléphone à nos enfants, ce serait encore mieux.

D'accord sur le principe... je tiens jusqu'à ce qu'ils aient 15 ans...

Après, il y a une certaine pression sociale, si,si...

La confrontation entre les enseignants et le droit est pour moi une réjouissante source d'étonnement sans cesse renouvelée, tant dans mon quotidien professionnelle que dans mes divertissements numériques.

Question à 10 roupies : les profs sont-ils formés ou même informés de la chose juridique? Du fonctionnement de l'Education nationale? Qui peut parmi nous se targuer d'avoir lu des traités de pédagogie?

désolé nanie mais tu commet un petit hors sujet.

On ne demande pas aux profs d’être des pro de la compta , même budgétaire.

On leur demande juste d'avoir le minimum de culture "juridique" que chaque citoyen doit avoir , ainsi que la connaissance basique de leur environnement professionnel.

+1

riel a écrit:

On leur demande juste d'avoir le minimum de culture "juridique" que chaque citoyen doit avoir

et même plus, car ce sont plus que des citoyens ordinaires : ce sont des agents de l'État, et en ce sens, les lois de la République s'imposent plus à eux qu'à quiconque autre...

Lennie a écrit:

De mon point de vue, il fallait se reporter aux textes régissant la question (qui plus est, venant de la préfectorale, j'ai l'habitude d'un minimum de légalité en ce domaine) . Face à moi, l'enseignante se fiait elle plutôt à sa mémoire de ce qui s'était fait les années précédentes. Forcément, nous avions du mal à nous entendre.

Je suis persuadée que notre connaissance fine de l'administration, de son fonctionnement, notre compréhension des lois, nous le tenons de notre métier.

Et que si nous étions profs, nous serions aussi nuls qu'eux.



Du moins dans ce domaine, parce qu'au niveau pédagogie on serait bien meilleurs.

pas si sur , les plp sont ancrés dans la réalité , les cpe aussi , ainsi que les infirmières ou les médecins scolaire.

Peut être parce que ces derniers ne sont pas entrés à l'école à 4 ans pour en sortir à 60 ans ( maintenant 62 , bientôt ................) .

Lennie a écrit:

De mon point de vue, il fallait se reporter aux textes régissant la question (qui plus est, venant de la préfectorale, j'ai l'habitude d'un minimum de légalité en ce domaine) . Face à moi, l'enseignante se fiait elle plutôt à sa mémoire de ce qui s'était fait les années précédentes. Forcément, nous avions du mal à nous entendre.

Lennie a écrit:

Mais ce qui est le plus souvent anecdotique chez les enseignants me semble beaucoup plus grave chez les chefs d'établissement, dont la formation juridique laisse souvent à désirer.

Les chefs d'établissement sont essentiellement d'ex-enseignants.

What did you expect?

Lennie a écrit:

Il est vrai que, contrairement à l'université, rares sont les ex-profs de droit à diriger des EPLE

Ouais, ben t'emballe pas trop vite, parce que tout ce que je lis sur ce fil est intégralement et directement transposable aux enseignants du supérieur, y compris d'ailleurs s'ils sont profs de droit. Tout juste est-il un peu plus facile de faire entendre raison aux profs de droit parce qu'on peut parler le même langage. Mais ça ne les empêche pas nécessairement de faire au quotidien les mêmes khonneries que leurs collègues non juristes...

En vrac : autorisation ou refus d'admission d'étudiants alors qu'ils n'ont aucune délégation de signature en la matière, absence aux examens qu'ils sont censés surveiller, retard aux examens qu'ils sont censés ouvrir et surveiller, absences aux jurys dont ils sont membres, et je vous fais grâce de toutes leurs autres trouvailles ayant notamment des conséquences financières...



Le jour où cette avocate sortira le même bouquin pour les étudiants, on va bien rire dans les universités...

Gentil Intendant a écrit:

Les chefs d'établissement sont essentiellement d'ex-enseignants.
What did you expect?

What did you escomptiez ?
Quelle jeunesse ce G.I. !
On n'escompte pas trop surtout depuis que le ministère a supprimé la formation initiale des bizuths perdir, trop chère à ses yeux.

Pour le reste, il va te falloir ajuster tes statistiques persos pour éviter de trimballer jusqu'à ta retraite lointaine des préjugés et pouvoir causer sérieux au prochain CA ou au prochain dîner en ville, si quelqu'un se prononce sur le sujet.

Certes, je te le concède, ils sont parfois bien commodes, ces préjugés et même flattent ces profs...
Ajuster, parce que le recrutement actuel des perdir ne se fait plus parmi les seuls professeurs de collèges et lycées, ils ne sont plus le vivier “essentiel” des CE comme au bon temps où tu étais lycéen. C'est le premier vivier. Mais les profs du secondaire ont maintenant sérieuse concurrence.

Cf infra les dernières données qui sont dans le droit fil de celles des années précédentes.


À moins de considérer les directeurs du primaire comme professeurs de la boutique. Un ancien instit cela se repère.
Mais même, la proportion des reçus au concours - venant des CPE, des docus parmi les profs, des copsy - et des détachés (dont des intendants), tous réunis, est devenue plus que notable. Sort ta calculette. Stricto censu, les profs du secondaire s'ils sont encore majoritaires, sont très loin de pouvoir encore être considérés comme la ressource “essentielle” avec en regard un reste n'étant que petit accessoire.

Source
ministère
Bilan social des personnels de direction 2010
cf. p.59 pour les pressés (à tort)
ici

SvP .

Mouais, j'ai survolé le document, je reste quand même assez dubitatif...

Le stock actuel est essentiellement composé d'ex-enseignants (agrégés, CAPES, instits et diverses espèces bigarrées). Le flux maintenant commence à changer, mais doucement, et s'oriente plus vers des gus genre C.P.E. qu'ancien G.M. ou A.C. (je qualifierai les premiers d'"assimilables enseignants" ).

Donc, le tout combiné, quelque chose me dit quand même que mon affirmation restera encore vraie dans la grande majorité des cas.

Et la retraite, 'm'en fiche, quand je serai vieux, y'en aura plus!

Et puis, venant de toi, c'est biaisé, étant donné que tu encourages les collègues à devenir perdir. Pourquoi ne pas appliquer cette maxime à toi-même?