Loren b a écrit:

Une profession en déshérence...
Quelles sont nos missions ?
En matière de Gestion matérielle ? les collectivités étant en charge de ces missions et s'administrant librement peuvent désormais tout faire sans nous
En matière de GRH ? constat identique
En matière de Gestion financière ? tant de collègues poussés vers la sortie des agences comptables et les autres livrés à eux-mêmes sans réelle formation face aux juges, face aux financeurs tout puissants et avec des outils informatiques approximatifs.
Le passé d'une profession foulé aux pieds, comme hier les métallos, au nom, cette fois, d'un credo purement arithmétique même pas libéral.
Sans passé, comment se dessiner un avenir ?
Je souffre aussi de voir disparaitre, morceau par morceau (une vraie vente à la découpe!) ce métier que j'aime.

Analyse lucide... hélas.

Winnie a écrit:

Que faire ? Je ressens un grand sentiment d'impuissance.
Mes pensées vont aux collègues qui souffrent en silence.

Je suis boulversé par le dernier désespoir de notre collègue ; mais c'est avec de la colère que je lui dirai mon adieu ;

- le travail après 19 heures, ça suffit;

- les demandes intempestives, ras le bol;

- l"'équipe de direction", quand ça rime avec bidon, c'est chasse d'eau !

- les nécessités inutiles dues aux négligences ou au non respect ,

la liste peut se prolonger mais la conclusion ce sera toujours :

c'est non et encore non et toujours non.

Ce que j'ai du mal à comprendre, c'est pourquoi les médias n'en parlent pas. Si un prof, un flic.... étaient concernés, tout le monde en parlerait. Sommes-nous si incolore et inodore que nous n'existons pas ?

télémark a écrit:

Ce que j'ai du mal à comprendre, c'est pourquoi les médias n'en parlent pas. Si un prof, un flic.... étaient concernés, tout le monde en parlerait. Sommes-nous si incolore et inodore que nous n'existons pas ?

1) Pour que les medias en parlent, il faut qu'ils soient alertés ! (s'il y avait du journalisme d'investigation en France, ça se saurait...)

2) Pour qu'ils soient alertés, il faut faire du lobbying auprès des rédactions. Comme ces gens-là ne sont pas imaginatifs et se contentent de faire caisse de résonnance pour répéter ce que le concurrent a dit, il est clair qu'il suffit qu'un en parle pour que les autres suivent (avez-vous déjà eu la curiosité de regarder alternativement les JT de TF1 et de France2 ? Chacun répète le lendemain l'info dont il n'avait pas parlé la veille, mais qui avait fait les choux gras de son petit camarade).

3) Pour qu'ils soient alertés, il faut être capables de lobbying puissant, être fortement organisés, fortement solidaires ou syndicalement très bien représentés.

4) Et là, hélas... nous sommes très petits...

Condoléances à la famille. Je fais simple mais je suis terriblement attristé que les collègues se suicident désormais...

Je les comprends puisque j'ai eu aussi beaucoup de difficultés quand j'ai pris mon poste...Mais nous devons IMPERATIVEMENT nous battre pour que cela cesse...

Je me souviens d'un post sur ce forum dans lequel j'avais écrit qu'à terme, nous arriverions dans la même situation que France Telecom. Je suis au regret de constater que nous y sommes parvenus et plus rapidement que je ne le pensais...

Nous ne pouvons plus continuer comme ça...Nous sommes englués dans nos difficultés relationnelles (entre les feux du CE et de l'AC), professionnelles (trop de choses à faire, pas assez de temps et de moyens). Alors quand allons-nous nous bouger?

Courage à tous ceux qui souffrent dans leurs bahuts!

Axos.

je me ***pas de mise en cause, surtout anonymement.

Père Noël a écrit:

télémark a écrit:

Ce que j'ai du mal à comprendre, c'est pourquoi les médias n'en parlent pas. Si un prof, un flic.... étaient concernés, tout le monde en parlerait. Sommes-nous si incolore et inodore que nous n'existons pas ?

1) Pour que les medias en parlent, il faut qu'ils soient alertés ! (s'il y avait du journalisme d'investigation en France, ça se saurait...)

2) Pour qu'ils soient alertés, il faut faire du lobbying auprès des rédactions. Comme ces gens-là ne sont pas imaginatifs et se contentent de faire caisse de résonnance pour répéter ce que le concurrent a dit, il est clair qu'il suffit qu'un en parle pour que les autres suivent (avez-vous déjà eu la curiosité de regarder alternativement les JT de TF1 et de France2 ? Chacun répète le lendemain l'info dont il n'avait pas parlé la veille, mais qui avait fait les choux gras de son petit camarade).

Quand bien même nous arriverions à alerter les médias, une fois encore ça fera un joli feu de paille et n'aura aucune conséquences

l' EN ne sait pas gérer ses administratifs. Un cas malheureux de plus qui plaide pour l'urgence de la décentralisation des personnels de gestion

anonyme a écrit:

l' EN ne sait pas gérer ses administratifs. Un cas malheureux de plus qui plaide pour l'urgence de la décentralisation des personnels de gestion

Vu la réputation que l'on traine auprès de certains services RH des collectivités territoriales, je suis pas sur que ce soit forcément bénéfique pour nous ...

anonyme a écrit:

l' EN ne sait pas gérer ses administratifs. Un cas malheureux de plus qui plaide pour l'urgence de la décentralisation des personnels de gestion

Tu seras, peut-être, moins pressé quand tu sauras que notre collègue toulousaine qui s'est donné la mort en janvier avait eu auparavant maille à partir avec (entre autres) la DRH de la CT locale.

Eric a écrit:

Mad Max a écrit:

N@n@rd a écrit:

Qui intéressons nous ?

Je crois qu'il faut apprendre à parler tous ensemble et à se dire qu'il n'y a pas de honte à avouer ses difficultés, il faut apprendre à ne pas avoir de fausse pudeur, à chacun aussi de savoir accueillir ce genre "d'aveux"... Et puis, appeler ses collègues juste pour dire bonjour ou pour un oui ou un non contribue à lutter contre le sentiment de solitude...

Combien je souscris à cela ! ce site et le forum sont un pas important dans cette direction et la profession lui doit beaucoup, mais il faudrait beaucoup d'initiatives locales pour que soit un peu rompu le mur de la solitude .

Condoléances à la famille...je suis attristée aussi et pense à un autre collègue dans le même cas ...

Tu as raison , mais je trouve dommage que notre MINISTÈRE ne fasse pas plus de cas de ce merveilleux site qui a en plus du mérite de la compétence professionnelle, celui de rompre l'isolement et de jouer le trait d'union entre nous.
Comment n'y a-t'il pas encore la RECONNAISSANCE au plus niveau de cet outil indispensable à la profession ???

MERCI ENCORE N@N@RD...car sans toi...

J'ai un grand ami paysan qui vient de se tirer une balle dans la tête, il touchait avec sa femme 1000 € par mois en faisant de l'extra bio , il était l'élément moteur d'un village de montagne qui se meurt, et allait toucher royalement 400 € après une vie à bosser sans vacance, sans week end. Nous sommes dans un climat social terrible où les gens sont à bout et en on marre de bosser comme des forcenés, pendant que d'autre sont virés sans vergogne.

Je pense qu'il faudrait refuser de faire remonter les comptes financiers et les enquêtes de tous types (et parfois totalement absurdes) si nous voulons faire entendre notre malaise...

Ce serait déjà un premier pas. Cessons de participer (quand cela est statutairement possible) à tous ces dispositifs facultatifs comme l'Ecole ouverte ou la gestion administrative de l'accompagnement éducatif...

Quel bel hommage nous rendrions à nos collègues disparus, en nous dressant une bonne fois pour toute contre l'indifférence au lieu de courber l'échine en attendant la prochaine tempête!

Axos a écrit:

J

. Cessons de participer (quand cela est statutairement possible) à tous ces dispositifs facultatifs comme l'Ecole ouverte ou la gestion administrative de l'accompagnement éducatif...

Je n'ai pas trop l'impression que le gestionnaire ait quelque influence sur les décisions du CE et des enseignants qui sont prêts à s'investir dans des projets......(choisissez l'adjectif qui convient !)

bececo a écrit:

Comment n'y a-t'il pas encore la RECONNAISSANCE au plus niveau de cet outil indispensable à la profession ???

Parce que reconnaître cet outil serait reconnaître que le Ministère n'a pas été capable de l'inventer.

Gestionnaire comptable l'année dernière (et depuis longtemps) j'étais trés mal avec mon CE et de plus en plus mal à l'aise dans ce boulot.
Ma porte de sortie : je ne me suis pas opposé à la suppression de mon AC pour un rattachement à un gros établissement, je m'y suis même montré trés favorable, ce qui a bien arrangé le rectorat, et j'ai muté sur le poste libre d'attaché NG dans l'agence qui "avalait" mon agence.
J'ai donc sacrifié ma NBI et mes indemnités de gestion et de comptable pour un poste avec beaucoup moins de responsailités où je fais surtout de la compta, où je ne suis plus en 1ère ligne face au CE et où je n'ai plus le souci de tous les em.......... de la gestion matérielle, de la gestion des personnels TOS etc... (et même si le CASU m'avait impliqué là dedans, ce n'est pas du tout pareil quand on n'est pas le "chef").

C'est un gros sacrifice financier, mais je ne le regrette pas. Je connais 2 autres collègues dans l'académie qui ont fait la même démarche et d'autres qui me disent y penser fortement.
Pour que des collègues en arrivent à souhaiter "régresser" ainsi en matière responsablités, de travail quotidien et de revenus, pour privilégier une certaine tranquilité d'esprit et un emploi du temps moins lourd, c'est qu'il y a vraiment un sacré malaise.

Je suis content de m'en être sorti comme ça mais, quand je vois que d'autres collègues n'ont d'autres solutions que de mettre fin à leurs jours, ça fait vraiment peur.

D' a écrit:

Pour que des collègues en arrivent à souhaiter "régresser" ainsi en matière responsablités, de travail quotidien et de revenus, pour privilégier une certaine tranquilité d'esprit et un emploi du temps moins lourd, c'est qu'il y a vraiment un sacré malaise.

J'avais envisagé par le passé cette solution ; mais parfois on vit trés mal cette perte de responsabilité.

D' a écrit:

C'est un gros sacrifice financier, mais je ne le regrette pas. Je connais 2 autres collègues dans l'académie qui ont fait la même démarche et d'autres qui me disent y penser fortement.
Pour que des collègues en arrivent à souhaiter "régresser" ainsi en matière responsablités, de travail quotidien et de revenus, pour privilégier une certaine tranquilité d'esprit et un emploi du temps moins lourd, c'est qu'il y a vraiment un sacré malaise.

Effectivement, c'est - à mon sens - une façon de dire "J'ai trop de souci, je me retire" (et je ne juge pas). En plus, cela prive la "structure" d'une personne motivée sur un poste "uniquement" parce que l'ambiance au sens large est mauvaise (pour rester soft).

Par contre, on continue d'envoyer en première ligne des sorties de concours externe qui via l'IRA n'ont probablement pas vraiment eu le choix de venir en EPLE. Si pour la majorité, les choses se passent plutôt bien, combien cherchent dès la première année à partir, font le strict minimum et par dessus cela, souffrent au quotidien?

En ce qui me concerne après des difficultés avec un CE et d'autres personnes j'ai abandonné un poste de gestionnaire pou NG, j'ai trouvé une ambiance totalement différente, même agréable, je ne regrette en rien la perte de la NBI et de l'indemnité de gestion
En pour la perte de responsabilités, ma santé me parait désormais prioritaire,
Il y a aussi beaucoup de suicide dans la police.

Le Rectorat a réagi... en mettant à jour le site Amia : le poste du collègue est proposé au mouvement...

tortue a écrit:

anonyme a écrit:

l' EN ne sait pas gérer ses administratifs. Un cas malheureux de plus qui plaide pour l'urgence de la décentralisation des personnels de gestion

Vu la réputation que l'on traine auprès de certains services RH des collectivités territoriales, je suis pas sur que ce soit forcément bénéfique pour nous ...

Peut être avec le congé de reconversion professionnelle lorsque le décret sera sorti

Au fait, suicide, on en parle parce que que c'est violent et irréversible MAIS combien d'autres maladies graves doit-on au stress au travail ?
J'ai fait l'intérim de collègues décédés d'alcoolisme alors que leurs CE demandait au Rectorat (avec succès d'ailleurs) qu'ils soient poursuivis au disciplinaire, j'en connais d'autres qui soumis à un véritable harcèlement ont développé concomittamment un cancer...
Crise du recrutement des cadres aidant, les petit chefs (ici d'établissement mais sans doute y en a-il aussi chez nous) se multiplient dont la capacité de nuisance est souvent proportionnelle à l'incompétence...

Dites-vous bien que c'est rarement votre compétence qui est remise en question (même si c'est ce qui est invoqué OFFICIELLEMENT), mais officieusement votre "savoir-être" .

En l'occurence, on ne peut reprocher au Rectorat sa compétence, lorsqu'il publie le poste sur AMIA.

Voilà où en arrive certains collègues face à un travail ingrat et non reconnu, voire méprisé...
toutes mes pensées vont à la famille...

J'ai supprimé plusieurs commentaires injustes sur le rectorat. Je connais les collègues qui y travaillent ; et je sais leurs qualités humaines et leurs efforts pour aider les personnels en difficulté. Par ailleurs je ne connais pas toutes les raisons qui ont poussé le collègue gestionnaire à commettre l'irréparable.

La seule solution est de se solidariser et d'agir au moment voulu pour lutter contre la solitude, on doit toujours demander d'après les amis et le collègues pour les inciter à réintégrer le groupe .
Notre métier de misère présente un danger potentiel à tous les gestionnaires. A cet effet, Victor HUGO a dit "l'enfer est tout entier dans ce mot : solitude."

Les CE doivent normalement désigner au sein de l'EPLE un(e) correspondant(e) social(e).

Bien que ces correspondants (bénévoles, aucune NBI en plus) ne soient ni assistantes sociales (1/2 journée de présence par semaine sur l'EPLE en règle générale), ni infirmiers ni médecins scolaires et encore moins psycho-sociologues, ils commencent à être formés dans certaines académies à l'écoute des problèmes liés au stress.

Les gestionnaires sont-ils bien informés de l'existence de ces correspondants, qui ont pour mission d'être à l'écoute et d'orienter tous les personnels de l'EN, et pas seulement les profs ?

Il est vrai que la formation à la prise en compte des malaises liés au stress reste ciblée sur le personnel enseignant.

Gh

Notre "invisibilité médiatique" se confirme, puisque de nombreux médias se font l'echo de 3 suicides chez Euro-Disney. Voir à ce sujet l'article disponible sur le Parisien.fr:


"Après et , c’est
au tour de Disneyland d’être
frappé par une vague de suicides. De source syndicale, un manager de
cuisine du Disneyland hôtel s’est pendu vendredi dernier à son domicile.
C’est le troisième salarié du groupe à se donner la mort en moins de
deux mois, après les suicides consécutifs d’un employé administratif et
d’un commis de cuisine en février dernier".

... a écrit:

Notre "invisibilité médiatique" se confirme, puisque de nombreux médias se font l'echo de 3 suicides chez Euro-Disney. Voir à ce sujet l'article disponible sur le Parisien.fr:


"Après et , c’est
au tour de Disneyland d’être
frappé par une vague de suicides. De source syndicale, un manager de
cuisine du Disneyland hôtel s’est pendu vendredi dernier à son domicile.
C’est le troisième salarié du groupe à se donner la mort en moins de
deux mois, après les suicides consécutifs d’un employé administratif et
d’un commis de cuisine en février dernier".

Le suicide de notre collègue ne peut qu'appeler la tristesse. Toutefois, c'est aussi une réaction que nous devons avoir :

Et chez nous, les "intendants" c'est quoi ? Des faire valoir pour les CE dont ils disent qu'une grande partie n'est pas capable d'assumer son rôle. Cherchez l'erreur et les malaises qui en découlent.